100 faits marquants pour un siècle d’exploits au Mans (Part3)
Dans la troisième partie de cette série en 5 épisodes en prélude à l’édition de ce centenaire les 10&11 , nous partageons quelques moments insolites, anecdotes, statistiques et des faits survenus durant ce siècle fabuleux des 24 Heures du Mans.
41. LES PALPITATIONS DU FÉLIN. Tout le monde se souvient de la victoire spectaculaire de Jaguar en 1988, avec un Jan Lammers en proie à des problèmes de boîte de vitesses. Deux ans plus tard, le Big Cat a connu une fin tout aussi délicate. En effet, victime de freins à l’agonie, Price Cobb a traversé la première chicane en gravier des Hunaudières et a perdu son quatrième rapport dans les dernières heures de course. La voiture tint bon et Cobb, ainsi que John Nielsen et Martin Brundle (et non le malheureux Eliseo Salazar, initialement inscrit !) remportèrent ensemble leur seule et unique victoire au Mans.
42. GREEN POWER. Les biocarburants ont débarqué au Mans en 1988 avec une Porsche 911 de classe GT qui fonctionnait avec un mélange d'essence et d'éthanol. En 1995, la McLaren de l'équipe Giroix a utilisé un biocarburant fabriqué à partir de betteraves sucrières. Mais la LMP Nasamax (Reynard) de 2003/04 a été la première à utiliser un carburant 100 % renouvelable : le bioéthanol. Financé par un riche homme d'affaires et écologiste de Hong-Kong, Tony King, le concept était géré par John McNeil, qui s'était occupé du projet Ascari A410 de 2000 à 2003. La voiture s'est qualifiée à une très honorable 14e place et a terminé septième en 2004.
43. CHASSEURS DE TRUFFES. En 1971, Porsche a engagé une voiture rose décrivant des morceaux de viande en allemand : elle a été surnommée le "cochon rose". Pilotée par Reinhold Joest et Willi Kauhsen, la Porsche 917/20 était en bonne place dans le top 6 lorsqu'elle abandonna peu avant la fin de la course, un accident ayant interrompu la chasse aux truffes !
44. DÉBUTS DIFFICILES. Jean Rondeau, vainqueur du Mans en 1980, qui fut le dernier vrai privé à remporter le Mans, a connu un début de carrière plutôt difficile. Ses débuts en 1972 avec Guy Edwards dans une Chevron-Cosworth B21 n'ont duré que quatre heures. Rondeau a été sonné après avoir heurté un oiseau dans les Hunaudières et le moteur a explosé de façon spectaculaire à Maison Blanche.
45. CERVELLE À L’ÉLYSÉE ! Rondeau s’est dès lors vu affubler du surnom de "cervelle d'oiseau" au cours des années suivantes, avant de connaître sa revanche lorsque secondé par Jean-Pierre Jaussaud ils menèrent la Rondeau M379 à la victoire en 1980, malgré un tête-à-queue dans le dernier tour. Le duo a été reçu par le président Valéry Giscard d'Estaing au palais de l'Élysée, pour un somptueux dîner et un hommage digne de héros de la nation.
46. L'ÉCLECTIQUE YANNICK ! Aujourd’hui pilote de la voiture de sécurité et conseiller entre les pilotes et la direction de course en FIA WEC, Yannick Dalmas occupe une place unique dans l'histoire du Mans. Il est le seul pilote à s’être imposé pour le compte de quatre constructeurs différents. A savoir Peugeot (1992), Porsche (1994), McLaren (1995) et BMW (1999).
47. LES SÉRIES ! Les constructeurs gagnent souvent sur plusieurs années, des séries ou "streaks" comme on dit aux États-Unis. Porsche arrive en tête avec sept victoires consécutives (1981-1987), Ferrari avec six (1960-1965), Audi en a remporté cinq d'affilée, mais à deux reprises (2004-2008, 2010-2014), et plus récemment Toyota en a conquis cinq de 2018 à 2022.
48. SURNOMS DE PILOTES. Au fil du temps certains pilotes ont eu recourt à des pseudonymes, mais certains plus étranges que d'autres. Il y a eu le célèbre "Johnny Dumfries", de son vrai nom John Colum Crichton-Stuart, le 7e marquis de Bute ; "Stingbrace", qui était en réalité le chef réputé Stefano Sebastiani ; "Pal Joe" (de son vrai nom Gianfranco Palazzoli), qui a emprunté son nom à la comédie musicale de 1957 avec Rita Hayworth et Frank Sinatra ; et l'obscur Patrick Gaillard, pilote de F1, qui a souvent été inscrit simplement sous le nom de "Panic" !
49. TRIPLE COURONNE. Hans Hermann a été le premier pilote à remporter la triple couronne officieuse des courses d'endurance en s'imposant au Mans en 1970, la première pour Porsche. Avant cela, Hermann remporté Sebring en 1960 et 1968 et Daytona en 68. AJ Foyt a été le deuxième pilote à réaliser à son tour ce ‘Grand Chelem’ en s’imposant en 1985 à Sebring et Daytona après sa célèbre victoire de 1967 dans La Sarthe.
50. DÉLICIEUX DÉBUTS. Seuls trois constructeurs se sont imposés lors de leurs débuts au Mans. Il s'agit de Chenard & Walcker (évidemment !) en 1923, de Ferrari en 1949 et de McLaren en 1995.
51. HENRI CE HÉROS. Les 33 départs d'Henri Pescarolo au Mans seront-ils battus un jour ? Cela semble peu probable. Pour mettre les choses en perspective, la carrière de pilote de Pescarolo au Mans s'est étendue de 1966 à 1999, avec une seule année manquée, en 1969, à cause d'une blessure. Si Josh Pierson, le plus jeune pilote à avoir pris le départ au Mans, veut tenter de battre le record de ‘Pesca’, et s'il le fait en même temps, son 34e départ au Mans est prévu pour 2055 !
52. FILS DE PERSONNE. Au fil du temps les fils de célébrités et de personnalités politiques ont pris part aux 24 Heures du Mans. Notamment Mark Thatcher, fils de Margareth, première ministre britannique, mieux connue comme la Dame de fer. Il n'a pas réussi à terminer la course en 1980 sur une Osella Groupe 6 qu'il partageait avec Lella Lombardi. Plus sérieusement, Paul Belmondo, fils du regretté ‘Bebel’, a pris dix départs dans La Sarthe, se hissant sur le podium en LMP2 lors de sa dernière tentative en 2005. David Halliday, fils de Johnny, a participé à cinq reprises au Mans, avec pour meilleur résultat une 7e place en GT1 en 2003.
53. BON APPETIT ! Depuis 1928, la famille Génissel a fait de l'Auberge des Hunaudières, située entre le Tertre Rouge et le virage de Mulsanne, un endroit populaire pour regarder passer les voitures de course à toute allure. François Génissel puis son illustre fils Maurice accueillent dans leur restaurant spectateurs, écuries et pilotes. Parmi les plus connus à avoir fréquenté les lieux, on retrouve Juan-Manuel Fangio, le héros français Maurice Trintignant et Monsieur Le Mans, Jacky Ickx. L'Auberge des Hunaudières a également été le théâtre de célébrations mémorables, notamment des victoires de Matra et de Renault dans les années 1970. L'Auberge est toujours en activité aujourd'hui et les clients peuvent encore y regarder passer les voitures s’élançant à toute allure vers la première chicane.
54. EN SOLO. Edward Ramsden Hall est devenu le premier (et le seul) pilote à avoir parcouru en solo l'intégralité de la distance du Mans, après avoir bouclé, sans relais, 236 tours dans La Sarthe en 1950 au volant de sa Bentley Corniche. Il a parcouru pas moins de 3 200 km (2 000 miles) sans interruption. Lorsque Denis Jenkinson, le légendaire journaliste de sport automobile, lui a demandé comment il avait fait pour assouvir ses besoins naturels, Hall a répondu : « Une salopette verte, mon ami ! »
55. REPORTERS SANS FRONTIÈRE. Plusieurs journalistes et diffuseurs ont couru au Mans, le plus célèbre d'entre eux étant de loin Paul Frère. Ce pilote devenu journaliste a couvert la course pour diverses publications après l'avoir remportée en 1960 avec son compatriote Olivier Gendebien, un champion de l'endurance belge. Patrick Bedard, un journaliste américain, a également participé à la grande course en 1982, tandis que les écrivains et journalistes britanniques Tony Dron (vainqueur de la classe GT Groupe 4 en 1982) et Amanda Stretton (2008) ont également fait des apparitions.
56. CHAMPION DE CASABLANCA. Pour une nation qui n'a pas une grande tradition en sport automobile, le Maroc a pourtant produit l'un des pilotes les plus prolifiques du Mans. Max Cohen-Olivar a pris part à 23 reprises aux 24 H du Mans entre 1971 et 2001. Il a réussi trois podiums de classe, son meilleur résultat étant une deuxième place dans le Groupe 5 au volant d'une Lancia Beta Monte Carlo en 1982.
57. FILLE DU PAYS. Anne-Charlotte Verney est de loin la pilote féminine la plus titrée au Mans. Elle a décroché trois podiums de classe en 1978, 1979 et 1981 au cours de ses dix participations dans La Sarthe. Son grand-père, Louis Verney, n’était autre que l'un des administrateurs et fondateurs des 24 Heures du Mans, ambiance familiale dans laquelle elle avait grandie durant plus années dans sa jeunesse.
58. SILENCE ON TOURNE ! En 1980, Anne-Charlotte Verney a partagé une Porsche 935 au Mans avec l’acteur Jean-Louis Trintignant, partenaire notamment de Brigitte Bardot dans "Et Dieu créa la femme". Trintignant, le neveu de Maurice Trintignant, vainqueur au Mans en 1954, a été contraint à l’abandon.
59. JEUX DE CHIFFRES. Sur les 23 éditions disputées au 21e siècle, 21 ont vu le vainqueur effectuer un nombre différent de tours. En 2004 et 2014, le vainqueur a effectué 379 tours, tandis qu'en 2006 et 2022, il en a effectué 380. Les autres totaux des vainqueurs sont compris entre 321 (2001) et 397 tours (2010).
60. RECORD DU FIA WEC. Seize Hypercars au Mans en 2023 ! C'est un nouveau record du FIA WEC dans la catégorie supérieure, devant les 14 voitures en 2015, ou le plus grand nombre d'entrées dans la catégorie supérieure au Mans depuis 17 LMP1 en 2011. Treize de ces voitures sont des hybrides, ce qui bat également le précédent record (11) datant de 2015 ou de Spa 2023.
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