100 faits marquants pour un siècle d’exploits au Mans (Part4)
Dans ce quatrième volet de la série en 5 épisodes en prélude à l’édition du centenaire les 10&11 juin, partageons ensemble quelques moments insolites, anecdotes, statistiques et des faits survenus durant ce siècle fabuleux des 24 Heures du Mans.
61. DON’T CRY FOR ME. Lorsque Jose-Maria Lopez a célébré sa victoire aux 24 heures du Mans 2021, ce n'était pas seulement la première fois qu'un pilote d'origine argentine remportait la course, mais aussi la première fois qu'un Sud-Américain triomphait.
62. LES ÉCHECS DE FANGIO. Avant l'exploit de Lopez, plusieurs Argentins célèbres avaient connu des difficultés au Mans, même Juan-Manuel Fangio, le Maestro en personne, s’y est cassé les dents. Sur quatre départs au Mans entre 1950 et 1955, il n’a jamais réussi à terminer. Carlos Reutemann n'a fait qu'une seule apparition pour Ferrari en 1973, mais il a abandonné la voiture à mi-course sur casse moteur.
63. L’INTERMÈDE D’ALESI. Le record du plus long intermède entre deux participations au Mans revient à Jean Alesi, qui a fait ses débuts au volant d'une Porsche 962 de Schuppen en 1989, mais a attendu 21 ans avant de participer à sa deuxième édition dans La Sarthe, pour le compte, cette fois, de l'équipe AF Corse en GT2.
64. LÉGENDE AU MANS. Colin Chapman, légende du design de Lotus, a couru deux fois au Mans avec ses propres voitures. En 1955, il partagea une Lotus MkIX avec Ron Flockhart, puis, un an plus tard, une Lotus XI avec Herbert MacKay-Fraser. A chaque fois, Chapman et ses créations n'ont pas réussi à atteindre l’arrivée.
65. LE CRASH PRÉSIDENTIEL. Seul un président de la FIA a disputé les 24 Heures du Mans. Paul Alfons von Metternich-Winneburg a participé à l’édition de 1956 à bord de sa propre Mercedes 300SL. L’aventure s’est achevée brutalement par un accident au Tertre Rouge après sept heures de course. Metternich-Winneburg a été président de la FIA de 1975 à 1985.
66. PLEIN GAZ. L'une des innovations les plus marquantes des années 60 fut sans aucun doute la Rover BRM à turbine à gaz qui a couru entre 1963 et 1965. Cette technologie utilisait un seul compresseur centrifuge, une seule chambre de combustion et une turbine libre entraînant l'arbre de sortie, séparée de la turbine qui entraînait le compresseur. Les champions du monde de F1 Jackie Stewart et Graham Hill ont décroché le meilleur résultat de la voiture, à savoir une 10e place.
67. DE LA POLE À LA GLOIRE. EN 2018, la Toyota n°8 était seulement la deuxième voiture, après la Bentley n°7 de l’édition 2003, à remporter sa première victoire du siècle après s’être élancé en pole position. Audi a gagné depuis la 2e place en 2000, Peugeot depuis la 5e position en 2009 et Porsche depuis la 3e position en 2015.
68. MARGE. Certaines éditions au Mans ont vu le vainqueur l’emporter avec une marge impressionnante de 10 tours ou plus. Le premier cas de ce genre s'est produit en 1927. Après un accrochage impliquant plusieurs des voitures favorites dans la soirée à Maison Blanche, la Bentley rescapée n'a pas eu d'opposition, s’imposant avec 20 tours d’avance, soit environ 345 kilomètres sur le circuit de 17,3 km de l'époque.
69. L’AFFAIRE PORSCHE. En termes de tour, cet écart, s'est précisément répété 60 ans plus tard lors d’une course dominée de la tête et des épaules par Porsche. En 1987, toutes les 962, hormis une, ont souffert des mêmes problèmes électroniques du système de gestion du carburant, laissant Hans Stuck, Derek Bell et Al Holbert terminer la course en roue libre. Le circuit étant désormais plus court de près de quatre kilomètres, la marge en distance était néanmoins moins importante qu'en 1927.
70. TORRENT D’ECART. Avec 15 tours d’écart à l’arrivée, l’édition de 1970 fut un autre exemple de victoire avec une marge confortable. Le peloton avait cette fois été lourdement décimé par de fortes pluies. La dernière fois qu'il y a eu un écart à deux chiffres en termes de tours, c'était en 2007 avec 10 tours. C'était la première fois que Peugeot défiait Audi au Mans. Mais sans succès.
71. MOUILLÉ ! WET ! WET ! Sur les 90 éditions qui ont eu lieu jusqu'à présent, 37 d'entre elles ont connu de la pluie durant la course. Dans 19 à 23 de ces éditions, il n'y a eu que de brèves averses ou de longues périodes de bruine légère, pas assez pour modifier de manière significative le résultat ou les stratégies des équipes. En revanche, au cours des 14 à 18 années restantes, des précipitations persistantes ou des chutes de pluie intenses ont modifié la course. Le premier cas du genre n’était autre que la toute première édition, en 1923.
72. LA MÉTÉO CAPRICIEUSE. Cette situation s'est répétée en 1927, puis en 1935, après une interruption de sept ans. La pluie n'est redevenue un facteur majeur qu'en 1951, après seulement sept courses, compte tenu de l'"intermède" imposée par les hostilités. Trois autres éditions des années 1950 ont connu des pluies particulièrement abondantes (1954, 1956, 1958 et 1960), mais ce n'est qu'en 1970 que les conditions météorologiques ont de nouveau joué un rôle important. Les deux décennies suivantes ont connu quatre années où la pluie a joué un rôle, mais pas nécessairement décisif : 1972, 1979, 1980 et 1987. La course de 1995 a souffert d'une bruine quasi continue, tandis que le départ de 2001 a été marqué par l'une des plus fortes averses jamais observées dans La Sarthe. Plus récemment, les éditions 2008, 2013 et 2014 ont connu des conditions météorologiques variables.
73. SOUS LES DRAPEAUX. La tradition du Mans veut qu'en dépit d'une météo exécrable ou même d’un accident effroyable, comme en 1955, la course se poursuive avec des systèmes de neutralisation utilisés depuis 1980. À une exception près, cependant. En 1937, à la fin de la première heure course, un très grave accident impliquant plusieurs voitures s'est produit à Maison Blanche, entraînant la mort de deux pilotes. Les commissaires ont agité des drapeaux rouges et plusieurs pilotes qui ont réussi à s'arrêter sont revenus en courant et ont fait signe au reste du peloton. Tout le monde est resté sur place pendant environ 10 minutes jusqu'à ce que les blessés soient transportés et les débris nettoyés.
74: LA SÉCURITÉ D'ABORD. De 1980 à 1995, il y eut des interventions de la voiture de sécurité lors de neuf éditions. Puis, de 1999 à 2022, il y a eu au moins une neutralisation chaque année. Le plus grand nombre d'interruptions a eu lieu en 2019 avec pas moins de 15 appels à ralentir, mais la neutralisation la plus longue a eu lieu en 2013 avec 5 heures et demie de course au ralenti. La course récente la plus ‘clean’ a eu lieu en 2022, avec une seule sortie de la voiture de sécurité pour une pause de 25 minutes.
75. SANG BLEU DANS LA SARTHE. La Grande-Bretagne a compté plusieurs pilotes aristocrates au fil du temps. Sir Henry "Tim" Birkin, un troisième baronnet du Nottinghamshire, a détenu le record du tour du circuit extérieur de Brooklands dans sa célèbre Bentley "Blower" et a remporté les 24 Heures du Mans en 1931 au volant d'une Alfa Romeo. Earl Howe, le fils de Birkin, était le pilote et le copilote lors de cette édition. Peter Mitchell-Thomson, alias Lord Selsdon, joua quant à lui un rôle essentiel dans la première victoire de Ferrari au Mans en 1949.
76. LE CAUCHEMAR DES COMMISSAIRES. L'un des abandons les plus étranges de l'histoire du Mans s'est produit lorsque Kamui Kobayashi (Toyota), a ralenti peu après un arrêt aux stands en raison d'un problème d'embrayage. La TS050 Hybrid n°7 avait largement dominé depuis le départ, mais Kobayashi a confondu le pilote LMP2 Vincent Capillaire qui l’encourageait avec un commissaire des stands qui lui demandait de s'arrêter !
77. AU SOMMET DU DÔME. La première voiture construite au Japon pour courir au Mans fut la Dome Zero RL. Une voiture à l'allure extraordinaire qui présentait les caractéristiques suivantes : une carrosserie en forme de coin et une verrière en guise de cockpit. Un quatuor de pilotes britanniques - Gordon Spice, Tony Trimmer, Bob Evans et Chris Craft - a piloté les voitures, qui furent toutes deux contraintes à l’abandon pour cause de problèmes d'essence avant minuit.
78. PRÉSENCE PRÉSIDENTIELLE. Le Président de la République française, Georges Pompidou, baissé le drapeau tricolore au départ de l’édition 1972 qui vit le premier doublé de Matra dans La Sarthe, lançant une domination de trois ans. Le lien entre Pompidou et Matra ne s'est pas arrêté là puisque, une génération plus tard, son petit-neveu Xavier a participé à plusieurs reprises aux 24 Heures.
79. GAGNER EN NE MENANT PAS ! Une disqualification a permis à Signatech Alpine de devenir la première équipe à remporter une course du WEC alors qu'elle n'avait mené aucun tour, en LMP2 au Mans 2018. Toyota a répété l'exploit lors de la course suivante à Silverstone, avant que Project1 ne remporte la GTE Am au Mans 2019 dans les mêmes circonstances.
80. MAUVAISE CHUTE. Le premier pilote indien de F1, Narain Karthikeyan, devait devenir en 2009 le premier représentant de son pays dans la catégorie supérieure, associé à André Lotterer et Charles Zwolsman sur une Audi R10 engagée par Kolles. Cependant le destin en a choisi autrement, Karthikeyan trébuchant sur le mur des stands avant le départ et se blessant à l’épaule. Lotterer et Zwolsman ont donc terminé la course à deux, à une belle septième place, ce qui permit à Lotterer de rejoindre l'équipe officielle Audi et d’accéder par la suite au statut de légende de l'endurance.
C'est ICI pour les faits marquants pour un siècle d’exploits au Mans précédement publiés.