Top départ pour les 6 Heures de Fuji !

Pour la première fois depuis 2019, le Championnat du Monde d'Endurance FIA  retrouve le Japon cette semaine pour les 6 Heures de Fuji. Cette avant dernière manche de la saison 2022 nous promet encore de belles batailles dans chacune des catégories. 

Le Fuji International Speedway est situé à 100 km à l'ouest de Tokyo, niché dans les contreforts de l'emblématique mont Fuji. Il accueillera 36 voitures ce week-end, dont cinq dans les catégories Hypercar et LMGTE Pro et treize dans les catégories LMP2 et LMGTE Am.

Conçu à l'origine comme un circuit de type NASCAR avant d'être reconverti en circuit routier, le tracé avec ses quelque 4,56 km, est quasiment 800 mètres plus long que la hauteur du mont Fuji, la plus haute montagne du Japon avec ses 3776 m. Le Fuji International Speedway a été le premier circuit de course à avoir été repris dans un jeu vidéo.

Le circuit possède l'une des plus longues lignes droites du sport automobile, longue de 1,475 km, mettant en valeur la puissance et l'efficacité aérodynamique des voitures. Le premier virage offre une opportunité naturelle de dépassement, les voitures atteignant leur vitesse maximale sur ce long ruban rectiligne.

Le typhon Hinnamnor (Typhon n° 11) s’est abattu sur le Japon en début de semaine et l'agence météorologique japonaise a prédit avec précision que sa trajectoire se situerait bien au nord de Fuji. Néanmoins, des orages et des pluies sont prévues tout au long du week-end avec des nuages bas, de l'humidité et des températures avoisinant les 30°C.

L'avantage du terrain dans la catégorie Hypercar concerne essentiellement Toyota, le constructeur japonais étant propriétaire du circuit et s'étant déjà imposé à sept reprises sur les huit courses disputées ici depuis le début du FIA WEC il y a dix ans. La seule victoire ‘étrangère’ à Toyota a été décrochée par Porsche en 2015. A noter que Toyota n'a pas franchi le drapeau à damiers lors de l’édition 2013, annulée pour cause de pluie extrême, le classement final étant établi sur base des positions obtenues en qualification.

Avec 36 voitures sur la liste des engagés, c'est le plus gros plateau FIA WEC jamais réuni à Fuji, soit six équipages de plus qu’en 2019. Seuls 54 des 103 pilotes présents à Fuji y ont déjà participé dans le cadre du championnat, 49 pilotes étant novices au départ de cette édition des 6 Heures de Fuji.

Guerre des classes

Le mont Fuji est un volcan endormi, mais au cours du week-end, on devrait assister à une véritable éruption de batailles sur la piste dans les différentes catégories.

Hypercar 

Dans la catégorie Hypercar, deux Toyota et deux Peugeot affrontent l'Alpine qui a parfaitement négocié la manche de Monza. Un seul absent : Glickenhaus, qui avait décroché la pole-position à Monza. 
Avec un tel historique de succès sur un circuit appartenant à sa maison mère depuis 2000, les Toyota Gazoo Racing GR010 HYBRID sont impatientes d’effectuer leurs premiers tours de roues à domicile. 

Les dernières 6 Heures de Fuji en 2019 ont été remportées par Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Brendon Hartley, la quatrième victoire d’affilée à Fuji pour le constructeur japonais. Vainqueurs au Mans cette année, Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Ryo Hirakawa, sur la GR010 HYBRID n°8, ont terminé deuxièmes à Monza et occupent la 2e place du championnat des pilotes, à 10 points de l'équipage Alpine, composé d'André Negrao, Nicolas Lapierre et Matthieu Vaxiviere.

Les champions en titre, Mike Conway, Kamui Kobayashi et José María López, ont terminé troisième à Monza après une lutte acharnée avec l'Alpine victorieuse alors qu'ils menaient la course. Ils visent donc eux aussi logiquement une deuxième victoire cette année sur leur GR010 HYBRID n°7.

Avec seulement 15 points de retard sur Toyota au classement des constructeurs, Alpine arrive au Japon auréolé de sa fabuleuse victoire à Monza.

La deuxième victoire de la saison de Nicolas Lapierre (vainqueur à Fuji pour Toyota en 2012 et 2013), André Negrão et Matthieu Vaxiviere leur a permis de porter leur avance au classement à 10 points sur la Toyota n°8, également deuxième en Italie. La Toyota n°7 de Kamui Kobayashi, Mike Conway et Jose Maria Lopez reste troisième au classement, mais accuse déjà 20 points de retard.

Si l'équipe TotalEnergies Peugeot Sport est nouvelle à Fuji, l’équipage de la n°94 composé de Loïc Duval, Gustavo Menezes et James Rossiter possède un solide pedigree japonais. Duval a été victorieux à Fuji lors de son parcours pour le titre de Formula Nippon en 2009 et avait gagné sur le circuit en Super GT en 2006 et 2007, tandis que Rossiter a remporté sa première victoire en Super GT à Fuji en 2013. Leurs connaissances du circuit pourraient-elles porter leurs fruits et apporter le premier gros résultat de Peugeot en FIA WEC ce week-end ?

LMGTE Pro

La lutte entre Ferrari et Porsche en GTE Pro ne pourrait pas être plus serrée. À deux courses de la dernière de la catégorie, un seul point sépare les équipages de tête des deux constructeurs, chacun ambitionnant un ultime sacre avant de rejoindre la catégorie Hypercar en 2023.

La troisième place obtenue lors de la dernière course a suffi pour que les champions en titre James Calado et Alessandro Pier Guidi sur la Ferrari n°51 devancent la Porsche n°92 de Gianmaria Bruni au classement, tandis que la Porsche n°91 de Kevin Estre et Michael Christensen n'est qu'à un point de la troisième place.

Après avoir été contrôlé positif au COVID-19 et avoir été remplacé à Monza par Fred Makowiecki, le copilote habituel de Bruni, Richard Lietz, retrouve la Porsche n°92 pour Fuji, où lui et Marc Lieb ont remporté la victoire sur Bruni (qui pilotait alors pour Ferrari) et Giancarlo Fisichella en 2012.

Corvette Racing a remporté sa première victoire dans le FIA WEC 2022 à Monza grâce à la stratégie d'économie de carburant mise en place par Nick Tandy et Tommy Milner. Autant dire que la paire anglo-américaine espère poursuivre sur sa lancée avec la C8.R n°64 pour ses débuts au Japon.

LMP2

En catégorie LMP2, l'équipage de la Jota Sport ORECA n°38 possède l’avantage le plus confortable, avec 19 points d'avance sur son plus proche rival. Deuxième à Monza après avoir remporté leur catégorie au Mans et s'être classé troisième à Spa, Antonio Felix da Costa, Will Stevens et Roberto Gonzalez ont pris la mesure d’Oliver Jarvis et Josh Pierson sur l’ORECA-Gibson United Autosports USA n°23.

La catégorie LMP2 est également la seule où la couronne pourrait être décernée à Fuji. Avec 19 points d’avance sur la United Autosports USA n°23 et 27 unités de mieux que la RealTeam by WRT n°41 et Prema Orlen n°9, il faudra cependant que la Jota 38 l’emporte, mais aussi que dans le même temps ses trois plus proches adversaires ne terminent pas la course.

Seuls 15 des 39 pilotes LMP2 présents à Fuji ont déjà couru sur ce circuit en FIA WEC, soit 38%. La Prema n°9, la Vector Sport n°10 et la Jota n°28 constituent un trio de débutants à Fuji, tandis la Jota n°38, leader au championnat, est la seule à être composée d’un trio ayant déjà couru ici.

La Realteam by WRT de Ferdinand Habsburg, Rui Andrade et Norman Nato ayant atteint son rythme de croisière suite à sa victoire à Monza, Jota ne peut se permettre de baisser sa garde. La Realteam n°41 est troisième au classement, à 27 points de Jota. Un écart qui leur permet encore d’espérer en cas de problème pour les leaders.

Rene Rast sera remplacé dans l'écurie sœur WRT par un autre pilote d'usine Audi, Dries Vanthoor, qui a piloté la troisième voiture pour l'écurie belge au Mans, tandis que Renger van der Zande, double vainqueur des 24 Heures de Daytona, rejoint Vector Sport en remplacement de Nico Müller, retenu par le DTM.

LM GTE AM

Dans la catégorie GTE Am, seuls quatre points séparent les deux principaux prétendants Aston Martin. Un accident dramatique à Monza pour Henrique Chaves et la Vantage TF Sport n°33 a fait que la voiture victorieuse au Mans qu'il partageait avec Marco Sorensen et Ben Keating n'a pas récolté de points en Italie, mais relégué à la 8e place la NorthWest AMR n°98 de Nicki Thiim, David Pittard et Paul dalla Lana n'a cependant pas pu en profiter pleinement.

Aston Martin a remporté les titres GTE Pro (avec Thiim/Sorensen) et GTE Am (avec TF Sport) en 2019, alors on peut s’attendre à une bataille royale entre les deux belles anglaises. Leur plus proche adversaire pourrait être la Porsche Proton Dempsey n°77 de Harry Tincknell, Seb Priaulx et Christian Ried, le seul équipage à avoir gagné deux fois depuis le début de l'année, et qui pointe en troisième position au classement à 20 unités des leaders.

C'est une course à domicile pour D'Station Racing qui espère briller l'Aston #777 tandis que la voiture sœur #33 TF Sport utilise son châssis ELMS après l'accident de Monza (voir plus haut).

20 des 39 pilotes du GTE Am effectueront leurs débuts ici à Fuji en FIA WEC. Huit des 19 pilotes qui ont déjà couru au Japon ont gagné sur le circuit, y compris les trois meilleurs pilotes actuels classés Platinum, Marco Sorensen, Nicki Thiim et Harry Tincknell.

Des changements de pilotes ont été effectués sur la Ferrari AF Corse n°54, l'Italien Davide Rigon remplaçant le néo-zélandais Nick Cassidy, retenu par le DTM à Spa, tandis que le Japonais Takeshi Kimura remplace en dernière minute le pilote américain Brendan Iribe sur la Porsche Team Project 1 n°56.

Attention au décalage horaire 

Les 6 Heures de Fuji débutent vendredi avec les deux premières séances d'essais de 90 minutes, tandis que les derniers essais libres et les qualifications auront lieu samedi à partir de 14h40 (heure locale). La course débutera dimanche à 11 heures, heure locale. Attention au décalage horaire qui est de 7 heures avec la France (GMT+9>GMT+2).
 

Horaire complet des 6 Heures de Fuji 2022

Vendredi 9 septembre 2022
Essais libres 1 : 11h00-12h30 (heure locale)
Essais libres 2 : 15h30-17h00 (heure locale)

Samedi 10 septembre 2022
Essais libres 3 : 10h20-11h20 (heure locale)
Qualification 1 : 14h40-14h50 (heure locale)
Qualification 2 : 15h00-15h10 (heure locale)

Dimanche 11 septembre 2022
Course : 11h00-17h00 (heure locale)

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