Le responsable Endurance et Corse Clienti de Ferrari revient sur le triomphal triplé du Cheval Cabré lors des 1812 km du Qatar et vise une nouvelle victoire à l’occasion de la manche italienne du FIA WEC, les 6 Heures d’Imola (18-20 avril)
Lors de la manche d’ouverture du FIA WEC 2025, les 1812 km du Qatar, Ferrari a signé une performance que le mythique constructeur italien n’avait plus réalisée depuis le 25 juin 1972. Ce jour-là, un trio de Ferrari 312 PB, menées par Jacky Ickx, Brian Redman, Helmut Marko, Carlos Pace, Tim Schenken et Ronnie Peterson, trustaient le podium des 1000 km de l’Österreichring, en Autriche.
Près de 53 ans plus tard, Ferrari récitait à nouveau sa règle de trois dans la catégorie reine de l’endurance. “Nous étions conscients de notre potentiel et que nous pouvions viser un bon résultat”, avise Antonello Coletta, responsable Endurance et Corse Clienti de la marque, à fiawec.com. “Mais franchement, à la veille de la course, il aurait été difficile de prédire un triplé comme celui que nous avons réalisé.”
Au volant de la 499P n°50, Antonio Fuoco coupait la ligne d’arrivée, devançant d’une poignée de secondes l’AF Corse n°83 de Robert Kubica et la n°51 d’Alessandro Pier Guidi, qui a signé le meilleur tour en course et dont le coéquipier, Antonio Giovinazzi, signait la pole position. La performance de haut vol, proche de la perfection, de Ferrari récompense un travail de longue haleine des hommes et femmes de Maranello. “Au cours de l'hiver, nous nous sommes efforcés de combler les écarts avec nos concurrents, en travaillant sur les domaines clés où nous savions que nous pouvions nous améliorer”, explique Coletta.
Le manager italien admet qu’il a fallu une dose de chance à Ferrari pour signer un triplé, citant les neutralisations dont a profité la 499P n°51, partie de la pole position, pour rattraper son retard après avoir écopé de plusieurs pénalités. “Notre résultat est le fruit d'une combinaison de facteurs : une excellente préparation de la course à Maranello combinée à une gestion parfaite du potentiel de la voiture et à une parfaite stratégie d'équipe. Prenons par exemple la gestion pneumatique : nous avons effectué un triple relais sur un côté des pneus de la 499P, ce qui témoigne du travail formidable de nos pilotes.”
Au-delà de l’aspect historique du résultat, Ferrari a frappé un grand coup au championnat du monde Hypercar. "Nous étions déterminés à commencer l'année 2025 en montrant notre potentiel, car nous avons un objectif majeur : le titre mondial pour Ferrari”, souligne Miguel Molina. Avec ses coéquipiers Antonio Fuoco et Nicklas Nielsen, l’Espagnol a pris la tête du classement Pilotes Hypercar avec les 38 points de la victoire. “Le plus important est que Ferrari ait gagné”, ajoute Pier Guidi, 3e à l’arrivée avec Antonio Giovinazzi et James Calado.
Au classement Constructeurs Hypercar, Ferrari a quitté le Qatar avec le maximum de 66 points dans son escarcelle, soit 31 de plus que BMW. “Dans un championnat du monde avec juste huit courses, il est essentiel de capitaliser chaque manche”, rappelle Antonello Coletta. “Nous ne devons pas baisser la garde.” Alors que le paddock du FIA WEC prend la direction de l’Autodromo Enzo e Dino Ferrari - un circuit sur lequel le Cheval Cabré a “toujours été compétitif” selon Giovinazzi - le responsable Endurance et Corse Clienti de Ferrari ne sait que trop bien l’importance de maximiser chaque course.
L’an dernier, Ferrari avait échoué à convertir un triplé en Hyperpole par une place sur le podium des 6 Heures d’Imola. “L'équipe est impatiente de rebondir après l’an passé”, promet Coletta. “Nous avons commis l'une des plus grosses erreurs de notre saison - une incompréhension entre le mur des stands et les voitures en piste qui nous a coûté cher.”
Au vu des 1812 km du Qatar, il paraît clair que Ferrari a su tirer les leçons et apprendre de ses erreurs d’exécution et de lecture des courses. L’expérience de deux saisons complètes dans la catégorie Hypercar du FIA WEC, marquées par deux victoires aux 24 Heures du Mans avec deux équipages inchangés, n’y est sans doute pas étrangère. “Nous avons toujours cru fermement à l'unité de l'équipe”, conclut Coletta. “La décision de conserver nos équipes depuis 2023 témoigne de la continuité du projet et de la confiance que nous accordons à nos pilotes.”
Ces derniers sauront-ils rendre la pareille avec une victoire à domicile pour le plus grand bonheur des tifosi d’Imola ? Réponse ce dimanche !
