Ben Keating : « Une saison meilleure que ce que je n'aurais pu imaginer »

Le Championnat du Monde d’Endurance FIA 2022 est un véritable festival de podiums pour l’Aston Martin Vantage AMR TF Sport n°33 de Ben Keating, Henrique Chaves et Marco Sorensen. Pilote Bronze venu des Etats-Unis, Ben Keating répond à nos questions avant la dernière manche de Bahreïn.

Quel bilan faites-vous de votre saison jusqu’à maintenant ?
« La saison de l’Aston Martin n°33 a été meilleure que ce que j’aurais pu imaginer. Nos résultats ont été incroyables. Certains ont fait suite à un énorme coup de chance, avec les drapeaux rouges lors des deux premières courses. Certains ont été le résultat d’une performance régulière, comme la victoire au Mans sans avoir la voiture la plus rapide, et celle de Fuji grâce à une grosse performance des trois pilotes. Et un spectaculaire accident à Monza pour rendre le tout intéressant ! Je suis enthousiaste de voir la position que nous occupons. Je ne pouvais avoir meilleure équipe que TF Sport et l’Aston Martin a été un véritable rêve à piloter, elle a été irréprochable toute l’année. 

 Quels ont été les temps forts ?
« Le grand moment a bien sûr été Le Mans. Les Porsche étaient plus rapides d’à peu près deux secondes au tour que les Aston Martin, mais ce qui rend cette victoire si spéciale, c’est la MANIERE dont nous l’avons remportée. C’est un de ces moments particuliers où nous avons littéralement fait une course parfaite, et nous en avons été récompensés. C’est très difficile à réussir sur une course de 24 Heures et c’est tellement gratifiant… Le deuxième temps fort pour moi, ce sont les qualifications à Sebring pour la première course de l’année. Les Ferrari LMGTE Pro ont joué à un jeu politique avec la BoP (balance des performances, ndlr) et il m’a fallu être incroyablement fort dans mon tour de qualification à domicile. M’élancer devant les deux Ferrari LMGTE Pro fut pour moi un énorme plaisir, et j’ai eu la chance de faire la conférence de presse des quatre pilotes les plus rapides. »

 Qu’est-ce qui a été plus difficile ?
« Etre bon en FIA WEC, c’est une question de régularité. Parce qu’il n’y a que six courses, c’est difficile quand on a un mauvais résultat et ça l’est tout autant de bien faire. Nous avons connu un gros abandon à Monza, ce qui a généré pour nous le gros défi de terminer la saison sans autre souci. Mais nous avons eu la chance que l’Aston Martin n°98 n’ait pas fait une bonne course à Monza. D’un point de vue personnel, la plus grosse difficulté est d’avoir un niveau constant de performance sans faire de bêtise. C’est un défi personnel… On veut bien faire, on veut attaquer fort, mais on se rend compte qu’une petite erreur peut annihiler tout cela pour l’équipe et pour la saison. Tout ce que je peux faire, c’est me contrôler. Ca a l’air idiot à dire, mais c’est mon défi. »

 Y a-t-il eu des surprises en 2022 ?
« Il y a eu  moins de surprises en 2022 que lors des années précédentes, parce que c’est la première fois dans mon parcours en FIA WEC que je pilote deux années de suite la même voiture avec la même équipe. Cette constante a joué un grand rôle dans notre performance cette année. Mais je dirais que j’ai été surpris de perdre beaucoup des grands pilotes Bronze comme Egidio Perfetti, François Perrodo ou Salih Yoluc. J’ai couru contre eux les saisons précédentes et ils ont quitté la catégorie et/ou le championnat. Ce sont les gars contre qui je me suis mesuré et ils me manquent. Peut-être reviendront-ils pour la dernière année des LMGTE ??? »

   Quel est l’objectif pour Bahreïn ?
« Gagner le championnat !!! Tout d’abord, il faut que nous terminions la course. Nous devrons être très prudents et nous assurer de protéger la voiture contre toute la folie en piste de toutes les catégories et des autres pilotes. Deuxièmement, nous devons terminer relativement près de l’Aston Martin n°98. Si nous y parvenons, nous gagnerons le championnat. Voilà l’objectif. Si nous réussissons tout cela tout en faisant une bonne course, ce sera un bonus. C’est une course de huit heures qui rapporte plus de points au championnat, donc l’arrivée de cette course sera extrêmement importante. »

Quelle a été votre course la plus gratifiante ?
« Le Mans, sans contestation possible. Ce n’est pas seulement la course la plus gratifiante de la saison mais aussi la plus belle récompense de ma carrière. Cette course était spéciale. »

 Comment travaillez-vous avec l’équipe et vos coéquipiers ?
« J’ai une équipe et des coéquipiers extraordinaires. C’est la raison primordiale pour laquelle je suis resté avec Aston Martin en 2022. TF Sport a été simplement incroyable. C’est un groupe de belles personnes, et ça m’emmène très loin en termes de plaisir quand je suis éloigné de chez moi et de mes affaires. C’est ma récréation, et le fait d’être chez TF Sport est un grand plaisir. Ils prennent la course très au sérieux, mais ils me respectent en tant que client. Etre associé à Marco et Henrique a aussi été fantastique cette année. J’ai bien roulé cette année, et une grande part en revient à mes coéquipiers et au travail qu’ils ont fait avec moi pour que je trouve les dixièmes supplémentaires au tour. Nous formons vraiment une bonne équipe. A chaque fois que je prends la piste et que je réalise une bonne performance, c’est le résultat du travail de TF Sport et de mes coéquipiers pour me rendre plus performant. »

   Qu’en est-il de votre avenir en FIA WEC ?
« Piloter une Corvette. Je vends des voitures et je représente 19 marques différentes. Le grand événement de 2023 pour moi sera de piloter une voiture que je vends. C’est important pour moi. Je crois vraiment que je peux gagner le dimanche et vendre des voitures le lundi. C’est quelque chose que ni Aston, ni Ferrari, ni Porsche ne peuvent faire pour moi. Corvette a une histoire incroyable en endurance et je suis enthousiaste d’en faire partie. Je suis excité d’être un pilote américain au volant d’une marque américaine dans une écurie américaine pour le centième anniversaire du Mans. Et d’entendre l’hymne national américain à chaque fois que nous gagnerons en FIA WEC. »