Kévin Estre : « Ils continuent à nous mettre des bâtons dans les roues mais aujourd’hui, nous sommes plus forts »

Kévin Estre est convaincu que Porsche Penske Motorsport peut faire face à tout ce qui lui sera demandé lors de la finale du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA au Bahreïn (31 octobre - 2 novembre), alors que le Français et ses équipiers André Lotte

Lors des 6 Heures de Fuji au début du mois, le trio de la Porsche n°6 est devenu le premier équipage Hypercar à triompher plus d'une fois cette saison, avec une performance impressionnante qui a porté son palmarès 2024 à cinq podiums en sept courses, sans jamais descendre en dessous de la sixième place. Les choses n'ont cependant pas été aussi simples qu’il n’y paraît, Estre ayant connu quelques frayeurs en fin de course qui ont menacé de faire dérailler la course à la victoire du constructeur allemand.

À l'approche de la dernière heure de course, le champion WEC LMGTE Pro 2018-19 commençait à se relaxer lorsque Ryō Hirakawa, au volant de la Toyota n°8, est sorti des stands en pneus neufs et a tenté de se détacher du leader, les deux hommes s'accrochant au premier virage et le pilote japonais écopant par la suite d'une pénalité (drive-through) pour ce contact.

Après avoir survécu à cet incident, le pied d'Estre a glissé sur la pédale de frein alors qu'il restait à peine une demi-heure de course, l'’envoyant dans le bas-côté au premier virage. Mais là encore, le pilote français a heureusement pu se sortir d’affaires. Il a ensuite prit le large sur la BMW M Team WRT n°15, passant sous le drapeau à damiers avec plus de 16 secondes d'avance pour signer sa dixième victoire en WEC, sa deuxième dans la catégorie Hypercar, mais aussi la deuxième sur ce circuit de Fuji.

« C'était un moment effrayant [avec la Toyota] », a reconnu le Lyonnais de 35 ans, qui vise sa deuxième couronne du WEC cette saison pour sa deuxième campagne au plus haut niveau en course d'endurance. « La n°8 est sortie des stands avec presque un tour de retard et elle n'a pas essayé de me laisser passer. Il bloquait partout et après que je l'ai dépassé, il m'a repassé, ce qui a provoqué un contact. 

Un peu plus tard, il y a eu une sorte de fuite au niveau de l'air conditionné de la voiture - je pense qu'il devait y avoir beaucoup d'eau condensée. Elle s'est déposée sur la pédale et quand j'ai voulu freiner pour le premier virage, je n'avais pas l'adhérence que je voulais sous mon pied et j'ai glissé ! J'étais content de ne pas avoir crevé et j'ai dû essayer de sécher mon pied... 

Vers la fin de la course, j'ai juste essayé de gérer l'écart. Ils n'arrêtent pas d’essayer de nous déstabiliser, mais je pense que nous sommes plus forts cette année, donc leurs manœuvres ne nous atteignaient pas. »

« Nous sommes arrivés à Fuji confiants que nous aurions à nouveau une bonne voiture, et c'est évidemment formidable de gagner - même si nous ne nous y attendions pas. Grâce aux malheurs des autres, nous avons maintenant une bonne marge au championnat. Cette équipe fait un travail fantastique sur le plan opérationnel et en termes de stratégie - mieux que n'importe quelle autre équipe - et je suis très fier d'en faire partie. »

En effet, l'exceptionnelle régularité de l'équipage n°6 - alliée à l'abandon de la Toyota n°7 au Japon et à la modeste neuvième place de la Ferrari n°50 - signifie que le trio Porsche abordera les 8 Heures de Bahreïn en n'ayant besoin que d’une huitième place pour ceindre la couronne mondiale.

« La victoire à Fuji m'a été retirée plusieurs fois à l'époque de l'Audi, donc cela restait un objectif important», a déclaré André Lotterer, qui a rejoint son ancien équipier et compatriote Timo Bernhard avec un total de 12 victoires en WEC.
« Laurens [Vanthoor] a posé les bases, puis j'ai pris le relais. La voiture était parfaite et nous avons pu conserver un très bon rythme. J'ai juste eu quelques difficultés avec la Ferrari n°50, qui défendait assez fort, donc j'ai dû prendre un risque pour passer, mais après ça, tout s'est bien déroulé. 

Ce qu'il y a de bien avec cette équipe, c'est que nous parvenons à tirer le meilleur parti de tout ce qui se présente à nous, car tout le monde est tellement bien préparé à tous les scénarios qu'on arrive à choisir le bon. Nous l'avons constaté tout au long de la saison, même lorsque nous avons dû revenir depuis l'arrière, ce qui démontre notre force actuelle. »