
Le président de la Commission Endurance FIA, Sir Lindsay Owen-Jones, s'est rendu sur le circuit Paul Ricard à l'occasion du Prologue, afin d'aller à la rencontre des écuries et des pilotes. Après avoir vu les teams LMP1-H pour la première fois ensemble sur une même piste, nous avons fait un point sur le travail considérable réalisé en vue des nouveaux règlements 2014.
Question : Après les nombreuses réunions de travail effectuées en vue de la préparation de la saison à venir, nous sommes au Castellet, à quoi pensez-vous ?
Réponse : "Ma plus grande satisfaction réside dans le fait que nous avons vu les acteurs de la catégorie LMP1 en piste ici au Paul Ricard, et qu'ils ont tourné sans rencontrer de problème particulier, sans non plus se voir remorquer dans les stands. Je trouve que les constructeurs ont effectué un travail fabuleux et très professionnel dans la préparation de la saison, nous pouvons vraiment être très fiers d'eux. La saison promet d'être à rebondissements."
Question : Nous avons organisé une conférence de presse avec les délégués techniques de la FIA, afin d'expliquer et d'éclaircir quelques règles qui se trouvent être plutôt complexes. Pensez-vous qu'il est judicieux d'expliquer les dessous très techniques des règlements au grand public ?
Réponse : "Non. Il est très important d'avoir des règles, et celles-ci doivent inciter les constructeurs à travailler en vue de l'élaboration de leurs voitures de tourisme. L'endurance a toujours été, et sera toujours, une discipline dans laquelle on développe les meilleurs systèmes de phare, les meilleurs systèmes de freinage etc. Il nous faut vraiment pousser les constructeurs à travailler dans cette direction. Ceci dit, nous établissons des règles, elles sont certes un peu complexes, mais ils les comprennent très bien et puis au final, nous avons la course. Ce n'est pas une course à l'économie, ces voitures développent plus de 1000 CV à l'accélération, et nous n'avions pas vu cela depuis de nombreuses années. Elles font partie des plus belles voitures au monde !"
Question : Êtes-vous aller voir les voitures tourner ?
Réponse : Oui, j'y suis allé. Et la puissance avec laquelle elles sortent des virages est juste incroyable. Même 250 mètres après le virage, les roues sont toujours à la recherche de motricité, juste un peu, mais ça ne doit pas être si simple à gérer depuis l'intérieur du cockpit."
Question : Nous avons beaucoup parlé des LMP1, mais il y a également trois autres catégories... Le règlement est défini, vous convient-il ?
Réponse : "Vous avez tout à fait raison, mais la catégorie LMP1 est symbolique. Elle aide avant tout à faire avancer le championnat, et les autres le comprennent très bien. Le taux de participation en LMGTE est fantastique, et nous avons une magnifique grille de très belles voitures cette année. Je pense que les écarts entre les voitures vont se réduire au fur et mesure, chaque course promet vraiment d'être très intense."
"Nous avons également "la crème de la crème" (en français dans le texte) dans la catégorie LMP2, car les voitures les plus prestigieuses participent au championnat du monde, les écuries plus petites sont engagées en Europe. Certes, nous aimerions avoir une ou deux voitures de plus dans cette catégorie, mais nous avons les plus belles."
Question : Au sujet des pilotes, nous comptons dans nos rangs un bon nombre de stars, telles que Tom Kristensen, Loïc Duval, Stéphane Sarrazin et bien sûr le nouveau (re)venu en endurance Mark Webber. Que pensez-vous de la venue de jeunes pilotes qui viennent par exemple directement de la monoplace (les trois premiers du GP2) ?
Réponse : "Je répondrai quand je les aurai vu à l'œuvre. Nous savons qu'ils sont rapides, mais sont-ils aussi assez malins ? C'est justement toute l'histoire de l'endurance, cette discipline requiert des compétences différentes. Il ne s'agit pas juste de vitesse pure, il faut travailler avec sa tête et avec son esprit. Seront-ils assez intelligents pour gérer une voiture sur une période de 24 heures, et la remettre à leurs coéquipiers dans le même état que quand ils l'ont prise ? S'ils arrivent à faire ça, alors ils vont gagner en confiance, ils deviendront très précieux pour le team, car ils sont rapides."
"S'ils n'y parviennent pas, alors ils seront encore un exemple de ces jeunes pilotes de monoplace rapides, mais qui n'ont pas réussi dans la discipline."
Question : Êtes-vous satisfait de les voir s'intéresser à l'endurance comme à un sport à part entière, et pas juste une alternative à la F1 ?
Réponse : "Je ne suis pas satisfait, je suis très heureux. C'est fantastique de les voir venir en endurance et c'est ainsi qu'ils doivent voir cette discipline. L'évolution de l'endurance va dans ce sens, c'est un sport de réflexion mentale. Je dis cela sans fausse modestie, et je le crois vraiment. Je pense que tout ce qui a été fait pour dynamiser certaines des autres disciplines, n'apporte que du spectacle supplémentaire. Nous, nous n'avons pas besoin d'artifices... nous sommes dans la vraie course !"
La première course du Championnat du Monde d'Endurance FIA WEC se tiendra à Silverstone du 18 au 20 avril prochain. Mais avant cela, le lancement officiel de l'épreuve se déroulera au Kensington Palace à Londres, mercredi 9 avril, en présence de Leurs Altesses Royales le prince et la princesse Michael de Kent.
Jeff Carter (Traduction Mapidu Media)