Kevin Estre : Spa-Francorchamps, deux ans plus tard...

Les WEC 6 Heures de Spa-Francorchamps occuperont toujours une place particulière dans le cœur de Kevin Estre : il y a deux ans, cette deuxième manche du Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC) avait marqué le début de sa carrière chez Porsche.

Le constructeur allemand avait engagé à Spa une troisième 919 Hybrid (LMP1) pour Nick Tandy, Earl Bamber et le pilote de Formule 1 Nico Hülkenberg. Les autres pilotes d'usine Michael Christensen et Patrick Pilet étant retenus aux Etats-Unis sur le circuit de Laguna Seca, Porsche avait appelé Kevin Estre à la rescousse.

A cette époque, le Français était pilote officiel McLaren, mais sa carrière avait croisé la route de Porsche, notamment lorsqu'il remporta la Carrera Cup France (2011) puis la Carrera Cup allemande (2013).

En 2015, Kevin Estre et son coéquipier - lui aussi débutant - Sven Müller avaient terminé à une excellente troisième place. Ce beau résultat ne fut pas sans influence sur la décision de Porsche de signer le Français à la fin de cette saison.

A 28 ans, Kevin Estre dispute cette année sa première saison complète en WEC en tant que membre permanent de l'équipe d'usine Porsche en catégorie LMGTE Pro, et attend avec impatience de retrouver Spa, le circuit où tout a commencé.

"C'était un niveau vraiment élevé," raconte le pilote français. "Quand on pilote des GT3, c'est déjà très professionnel, mais quand on débarque en WEC chez Porsche en tant que pilote d'usine, c'est un autre pas en avant.

"Je n'avais jamais piloté de 911 RSR auparavant. Il avait plu pendant les essais libres, alors j'avais effectué cinq tours sur le sec avant les qualifications. Pour toutes ces raisons, le fait d'avoir réussi à terminer troisième était plutôt une surprise. Mais au final, nous avions une bonne voiture, de bonnes sensations avec les ingénieurs, et je pense que c'est ce qui nous a conduits à cette bonne performance.

"Porsche était content pour moi, ils cherchaient des pilotes alors ils m'ont fait une proposition. Et quand on se voit offrir un statu de pilote d'usine par Porsche, on n'y regarde pas à deux fois ! Voilà comment tout à commencé. Je suis content de faire le WEC et de voir comment fonctionne l'ensemble de ce championnat, parce que jusqu'à maintenant, je n'avais couru qu'à Spa, sur le Circuit des Amériques et au Mans."

Avec un bel agenda d'essais derrière lui, et aussi des chronos rapides lors du Prologue de Monza, Kevin Estre a confiance dans la compétitivité de la nouvelle Porsche 911 RSR à moteur central face aux autres constructeurs, et ce malgré le problème qui l'a contraint à l'abandon à Silverstone.

"Maintenant, l'environnement est complètement différent, nous avons une nouvelle voiture et nous avons fait pas mal d'essais," poursuit-il. "On sent qu'on est toujours dans une Porsche, mais bien évidemment le style de conduite doit être un peu différent, et les ingénieurs doivent eux aussi réfléchir différemment pour régler la voiture.

"Il est sûr que ça met un peu tout le monde au défi, mais la voiture s'est avérée bien née lorsque nous l'avons mise en piste. Et même s'il y a du temps pour progresser, nous sommes tous très heureux de la manière dont on pilote cette voiture en partant de zéro. Et à partir de là, nous avons travaillé dur pour la rendre encore meilleure."