La course au titre des pilotes GT : Ferrari sacré dans le dernier rendez-vous

Alessandro Pier Guidi ne pouvait rêver meilleur début pour sa nouvelle vie de pilote d'usine Ferrari : associé à James Calado, il remporte le Championnat du Monde Endurance FIA des Pilotes GT, décerné en 2017 pour la première fois sous cette appellation officielle FIA.

Titularisé en remplacement de l'ancien lauréat du Trophée Endurance FIA des Pilotes GT Gianmaria Bruni, parti rejoindre Porsche après une décennie sous les couleurs de Ferrari, Alessandro Pier Guidi a très vite trouvé sa place. Le duo italo-britannique décroche le premier titre des pilotes pour le constructeur italien depuis le sacre de Bruni avec Toni Vilander en 2014.

Aucun équipage n'a réussi à faire mieux que le duo de la Ferrari 488 GTE n°51, auteur de trois victoires et quatre podiums. Le contact entre James Calado et une Aston Martin de la catégorie LMGTE Am au Mans, qui a nécessité une longue remise en état du radiateur, aura été l'une des rares fausses notes d'une remarquable partition au fil de cette saison.

Après avoir terminé les deux manches d'ouvertures de Silverstone et Spa-Francorchamps en deuxième position, puis à une lointaine quatorzième place aux 24 Heures du Mans, l'Italien et le Britannique entament leur marche victorieuse au Nürburgring, qui avait été un an plus tôt le théâtre du dernier succès de Calado en Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC).

Si des problèmes de ravitaillement en carburant empêchent la Ferrari n°51 de faire mieux que sixième à Mexico, les deux victoires consécutives du Circuit des Amériques et de Fuji - à chaque fois devant la Porsche n°91 de Richard Lietz et Frédéric Makowiecki - lui valent de prendre le meilleur au classement général provisoire sur la Ford GT n°67 d'Andy Priaulx et Harry Tincknell, à la veille des deux dernières manches de la saison.

En Chine, les problèmes moteur de la Porsche n°92 de Kevin Estre/Michael Christensen - sans doute l'équipage LMGTE Pro le plus malchanceux cette année - permettent à Pier Guidi et Calado de terminer troisièmes, tout en offrant à Ferrari sa cinquième couronne des constructeurs en six saisons WEC. Après la deuxième place en Chine de Lietz et Makowiecki, d'une régularité sans faille, le duo de la Ferrari 488 GTE n°51 ne compte que deux petits points d'avance avant la finale de Bahreïn.

Mais Ferrari est resté solide dans le désert, terre de nombreux succès passés pour AF Corse. Alors que Lietz et Makowiecki terminent quatrièmes, Pier Guidi et Calado se permettent même de laisser la victoire à Sam Bird et Davide Rigon, leurs compagnons de l'écurie de la n°71, sans pour autant relâcher leur emprise sur la couronne des pilotes.

Dauphins d'Alessandro Pier Guidi et James Calado au classement final, on retrouve Richard Lietz et Frédéric Makowiecki. L'Autrichien et le Français n'ont certes remporté aucune victoire avec la nouvelle version à moteur central de la 911 RSR, mais ils ont terminé les neuf manches 2017 dans le top 6, avec notamment trois deuxièmes places. Ils réalisent leurs meilleures performances lors des deux rendez-vous asiatiques de Fuji et Shanghai, avant qu'un contact avec la Toyota de Jose Maria Lopez (catégorie LMP1) en fin de course n'empêche Lietz de rattraper la Ford de Priaulx et Tincknell.

Rejoints par le Brésilien Pipo Derani, qui signe un superbe retour en WEC (une victoire à Silverstone et d'une deuxième place au Mans), les deux Britanniques de la Ford GT n°67 auront été les principaux rivaux de la Ferrari n°51 tout au long de cette saison 2017. Mais c'est à Fuji que Priaulx et Tincknell ont définitivement hypothéqué leurs chances d'être titrés. En pleine remontée dans le tour du leader après avoir écopé d'une pénalité pour une infraction dans la voie des stands, Andy Priaulx touche la Porsche de Kevin Estre et endommage une roue, qui expédie la Ford dans le mur lors d'un freinage dans le virage 1.

Après être parvenu à réduire l'écart à sept points avant la clôture des 6 Heures de Bahreïn, Ford ne peut suivre le rythme de Ferrari et doit se contenter de la troisième place finale.

Aston Martin s'impose à deux reprises, mais la nouvelle réduction d'allocation de pneumatiques, entrée en vigueur cette année, désavantage la vénérable Vantage par rapport au reste du plateau LMGTE Pro. Ce qui n'a toutefois pas empêché la marque britannique de remporter aux 24 Heures du Mans sa première victoire dans cette catégorie depuis 2008, avec au volant l'inamovible Darren Turner, associé à Jonny Adam et au débutant brésilien Daniel Serra. Lauréats 2016 de la Coupe du Monde Endurance FIA des Pilotes GT, Nicki Thiim et Marco Sorensen s'imposent à Mexico, après la pénalité de 10 secondes infligée à Sam Bird et Davide Rigon pour une infraction sous neutralisation "Full Course Yellow".