Les 4 grands moments du FIA WEC à Fuji
Découvrez les quatre courses mémorables qui ont passionné les foules sur le Fuji Speedway...
2012 - La première victoire de Toyota à domicile
En octobre 2012, Toyota avait quatre courses à son actif dans le cadre de son programme FIA WEC, maintenant vieux de dix ans, lorsqu'elle a voulu donner une suite à sa première victoire à Interlagos, quelques mois plus tôt.
Alexander Wurz et Nicolas Lapierre avaient triomphé à Sao Paulo mais Kazuki Nakajima avait été retenu au Japon par une course en Super GT.
Le pilote japonais tenait donc, lui aussi, à goûter au champagne lors de sa première course à domicile au volant de la TS030-Hybrid n°7. Cette dernière avait une large avance avant d'attaquer les deux dernières heures, tout en sachant qu'elle aurait à effectuer un arrêt splash & dash.
Placée en embuscade, l'Audi a utilisé cette info et décidé de renoncer au changement de pneus lors de son dernier arrêt prévu.
Avant cela, l'écart s'est réduit de manière importante, Benoît Treluyer pointant à seulement 8 secondes d'un Nicolas Lapierre surpris.
Mais le moment crucial est arrivé lorsque Treluyer a heurté l'Aston Martin de Stefan Mucke à la chicane et a endommagé sa voiture. Cependant, avec l'intervention de la voiture de sécurité sur la piste, l'Audi a perdu peu de temps dans la mésaventure et la bataille a pu reprendre.
Mais tout rêve de victoire s’envola quelques instants plus tard lorsque Lotterer dut purger une pénalité pour le contact provoqué par son équipier, offrant à Nakajima et ses équipiers, la victoire tant convoitée.
2014 - Le chaos du premier tour
Le Mont Fuji est connu pour son décor spectaculaire et une des montagnes les plus célèbres au monde, tout ceci passa au second plan lors du premier tour de l’édition 2014.
Mark Webber (Porsche), André Lotterer (Audi) et Sébastien Buemi (Toyota) ont fait vibrer la foule alors que les trois géants LMP1-H s'affrontaient dans un combat sans merci dès que les feux sont passés au vert. Buemi, détenteur de la pole, a tout d'abord mené la course, mais a été attaqué dès le premier virage par un Webber survolté . Les deux hommes se sont touchés légèrement et Webber a été obligé d'élargir sa trajectoire. Le fougueux Australien a gardé pied au plancher pour effectuer un audacieux extérieur au deuxième virage.
Ce ne fut que le début de l’empoignade, André Lotterer se mêlant au combat en attaquant à son tour Buemi pour la deuxième place, alors que les deux pilotes roulaient côte à côte à 241 km/h !
A l'entrée du deuxième secteur, le trio infernal se retrouva à trois de front, Lotterer utilisant à merveille ses connaissances locales acquises dans le cadre de son programme de Super Formula pour s’emparer de la tête !
Trois grands constructeurs s’étaient donc échangés le leadership dans les premiers 2,4 km de course, mais dès la fin du premier tour, Buemi reprit la tête en plongeant à l'intérieur à la chicane Dunlop !
Presque instantanément, Webber dépassa l'Audi de Lotterer pour revenir en deuxième position. Alors que la foule commençait à reprendre son souffle, les voitures étaient de retour sur la ligne droite des stands, Buemi franchissant la ligne en premier, suivi de Webber. Derrière eux, Lotterer ralentissait, victime du système automatique de coupure de carburant et retombant à la huitième place !
C'était un départ sensationnel pour une course qui allait finalement voir la victoire de Toyota, Buemi et l'actuel commentateur TV du WEC, Anthony Davidson, signant un impressionnant doublé pour le constructeur japonais.
2015 – Le duel épique entre Fassler et Webber
Il y a eu d'innombrables batailles mémorables tout au long de l'ère LMP1-H, mais aucune n’a égalé le duel sans merci, entre l'Audi de Marcel Fassler et la Porsche de Mark Webber en 2015.
Dans la troisième heure de course sur le mouillé, les deux pilotes se battaient pour la deuxième place lorsque Webber a profité de l’aspiration de l'Audi de Fassler sur la ligne droite des stands et s'est emparé de la tête de la course.
Le Suisse, particulièrement tenace, a immédiatement répliqué en plongeant à la corde au freinage. Profitant d’une meilleure relance Webber est repassé devant, mais l'Audi a conservé la trajectoire pour le virage 3 (à droite), nous offrant un incroyable quatrième dépassement en moins de deux kilomètres !
Mais ce ne fut que le début des festivités. Les deux voitures se retrouvant à nouveau côte à côte sur la ligne droite des stands devant une foule enthousiaste, complètement subjuguée par ce mano a mano.
A la sortie du premier virage, ils sont à nouveau côte à côte et passent de part et d'autre d'un Danny Watts surpris au volant de la Strakka LMP2.
La bataille s'est poursuivie pendant plusieurs tours et finalement Webber l’a emporté et a conservé les bases de la victoire échafaudés avec ses équipiers Brendon Hartley et Timo Bernhard.
C'est une des plus belles batailles de l’histoire du Championnat dont tout le monde se souvient certainement six ans plus tard.
2016 - Toyota bat Audi dans un thriller stratégique
Toyota a remporté sa quatrième victoire à domicile en 2016 et l'a obtenue grâce à l'une des meilleures masterclasses tactiques jamais vues en WEC.
Mike Conway, Kamui Kobayashi et Stephane Sarrazin ont décroché la victoire après une bataille serrée qui les a vus franchir la ligne d'arrivée avec seulement 1,4s d'avance sur l'Audi n°8 de Loic Duval, Lucas di Grassi et Oliver Jarvis.
Toyota a dû faire preuve de créativité tactique, Porsche et Toyota consommant plus de carburant que l'Audi .
Permettant ainsi à l'équipe de gagner un temps précieux dans les stands lors des derniers arrêts. La Toyota victorieuse était en troisième position lorsqu'elle a été rappelée aux stands pour un ravitaillement anticipé. Cela a annulé l'avantage de quatre secondes dont jouissait la Porsche n°1 avec Timo Bernhard au volant et a permis à Kobayashi de s'emparer de la deuxième place une fois le cycle des arrêts au stand terminé.
Tout s'est joué lors du dernier arrêt, lorsque Toyota a choisi de ne pas changer de pneus, lui permettant de prendre la tête, mais avec moins de rythme que l'Audi de Duval.
Kamui Kobayashi n'a d'abord pas cru qu'il était capable de tenir bon pour la victoire, disant : "Quand ils ont demandé si je pouvais assurer un double relais, j'ai demandé combien de secondes je gagnerais ?
Quand ils m'ont dit que ce serait environ 10, je n'étais pas certain que cela serait suffisant. Mais le jeu en valait la chandelle."
En effet, il le fut, car non seulement il a offert une première victoire en FIA WEC à Kobayashi, mais il a également mis fin à une longue période sans victoire pour Toyota, la dernière remontant à fin 2014 !