Les constructeurs du WEC et la grande histoire de l'endurance - Aston Martin

Si l'on retrouve en 1931 les premières traces de l'histoire d'Aston Martin aux 24 Heures du Mans, c'est véritablement à partir du mitan des années 1950 que la marque britannique devient un acteur majeur de l'endurance.

Après plusieurs années de présence avec des voitures de route modifiées, des changements de règlementation permettent à Aston Martin de faire débuter en 1956 son premier prototype spécifiquement conçu pour la course, la DBR1. D'abord handicapée par une fiabilité aléatoire, elle est victorieuse en 1959 : cette année-là, elle s'impose non seulement au Mans, mais est également titrée en Championnat du Monde des Marques.

Aston Martin abandonne officiellement l'endurance l'année suivante pour se consacrer à la Formule 1. Après deux saisons infructueuses en Grand Prix, le constructeur britannique revient au Mans en 1962 avec la DP212. Mais ne peut rééditer ses succès avec une voiture dont la conception est basée sur une GT, pas plus qu'avec les suivantes. Ce qui aboutit à un nouveau retrait après la saison 1964.

On ne retrouve pas de présence officielle d'Aston Martin en endurance avant la fin des années 1980, avec un projet de prototype Groupe C, après un engagement discret en tant que motoriste de Nimrod et EMKA au début de cette décennie.

Aston Martin participe avec une nouvelle AMR1 à l'intégralité de la saison 1989 du Championnat du Monde des Voitures de Sport, mais sans victoire, et une quatrième place pour meilleur résultat. Deux exemplaires sont également au départ des 24 Heures du Mans, avec la onzième place pour la meilleure d'entre elles. Une nouvelle voiture, baptisée AMR2, était prévue pour la saison 1990, mais on ne la verra jamais en piste à la suite de l'annulation de ce programme.

A la suite de soucis financiers, Aston Martin disparaît à nouveau de la scène de l'endurance pour une quinzaine d'années, jusqu'à ce que la marque britannique s'associe à Prodrive, pour la production d'une version course de la très réussie routière DB9.

La DBR9 rencontre immédiatement le succès, avec une victoire de catégorie lors des 12 Heures de Sebring 2005. Deux ans plus tard, Aston Martin bat aux 24 Heures du Mans sa grande rivale Corvette dans la catégorie GT1. La DBR9 récidive dans la Sarthe, avant d'aller défier Audi et Peugeot en LMP1.

Toutefois, le prototype essence basé sur le châssis Lola B09/60 ne peut rivaliser avec ses deux rivales à moteur diesel. Après l'échec de la AMR-One en 2011, Aston Martin retrouve les rangs des catégories GT en 2012, devenant avec la Vantage GTE l'une des habituées du WEC renaissant.

Celle-ci remporte les Trophées Endurance FIA des Pilotes LMGTE Am en 2013 et 2014, puis celui des Equipes LMGTE Pro en 2016, battant Ford et Ferrari. Elle s'impose également en 2014 dans la catégorie LMGTE Am aux 24 Heures du Mans, avant de remporter, à l'issue d'une bataille intense, une magnifique victoire sarthoise en LMGTE Pro en 2017, pour ce qui sera la dernière saison de la vénérable Vantage GTE.