Les constructeurs du WEC et la grande histoire de l'endurance - Ford
Le cinquième épisode de l'histoire des constructeurs partenaires du WEC nous dévoile le constructeur américain FORD.
L'essentiel de l'histoire de Ford en endurance peut se résumer en deux lettres et deux chiffres : GT40.
Conçue dans le but précis d'humilier Ferrari après une tentative avortée de rachat par Ford de la légendaire marque italienne, la GT40, évolution de la Lola Mk 6, fait ses débuts aux 24 Heures du Mans en 1964, après une première apparition aux 1000 km du Nürburgring.
Les premières tentatives mancelles de la GT40 ne sont guère couronnées de succès, puisqu'aucun des exemplaires engagés aux 24 Heures 1964 et 65 n'atteint l'arrivée. Mais tout change en 1966, lorsque l'évolution dite Mk II signe la première des quatre victoires consécutives de la marque à l'ovale bleu, mettant ainsi un terme à la longue domination de Ferrari.
Mais Ford n'a pas tenté la passe de cinq en 1970... Et la décennie suivante est ponctuée d'apparitions sporadiques en GT avec la Capri ou la Torino. Un projet de prototype Groupe C voit tout de même le jour lors du lancement du Championnat du Monde des Voitures de Sport en 1982, avant d'être abandonné après seulement une saison en piste.
Même si l'on retrouve à la fin des années 1990 et au début des années 2000 des moteurs Ford dans les GT de Panoz et Saleen, ainsi que dans plusieurs prototypes, il faut attendre 2010 pour retrouver une Ford en piste, avec la GT1 construite par Matech. Mais il s'agissait d'une initiative privée ne bénéficiant d'aucun soutien officiel, et ce programme ne survivra pas à la disparition de la catégorie GT1.
Mais cette fois, l'absence de Ford n'est que de courte durée. L'envie de rééditer un demi-siècle plus tard son triomphe de 1966 pousse le constructeur américain à revenir en endurance avec un programme 100 % officiel, et une participation à plein temps dans le Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC) à partir de 2016.
Par rapport à 1966, la différence principale consiste cette fois à viser non pas une victoire au général, mais plutôt les lauriers de la catégorie LMGTE Pro, qui a succédé aux GT1.
Avec quatre voitures frappées des numéros 66, 67, 68 et 69 - référence aux années des quatre victoires consécutives de Ford - la Ford GT s'impose dès sa première venue en Sarthe : Sébastien Bourdais, Dirk Müller et Joey Hand sortent vainqueurs d'un passionnant match à trois.
Mais conserver ce titre de gloire manceau n'est pas chose aisée : en 2017, la meilleure des quatre Ford est deuxième. Et, au fil de la saison WEC 2017, Harry Tincknell et Andy Priaulx ajoutent à son palmarès deux victoires supplémentaires aux deux déjà conquises en 2016, et restent candidats au titre mondial jusqu'à la dernière manche.
