Les évolutions du Circuit des 24 Heures
Le circuit des 24 Heures a évolué, souvent pour des raisons de sécurité, depuis la première édition des 24 Heures du Mans en 1923. Pas moins de 14 tracés différents ont été utilisés au cours des 79 épreuves ! Toutefois, globalement, le tracé Route de Tours à l’aller et Mulsanne/Arnage au retour demeure identique à la piste originelle. Cette année encore, le circuit évolue avec notamment la modification du virage d’Arnage.
Le tout premier Grand Prix de l’Automobile-Club de France a été disputé en 1906 sur un triangle Le Mans-Saint Calais-La Ferté Bernard, mais l’ACO a raccourci sensiblement le tracé pour le ramener à 17,262 km avec une incursion dans la banlieue Est du Mans jusqu’à l’épingle de Pontlieue. Pour des raisons de sécurité, la pointe a été raccourcie en 1928, faisant passer le tracé à 16,240 km. La pointe a été rabotée une nouvelle fois deux ans plus tard, le tracé étant ramené à 13,492 km. Bien que variant au fil du temps, le circuit des 24 Heures restera désormais confiné à une longueur comprise entre 13 et 14 km.
Le circuit ne subira aucun changement pendant plus de vingt ans, jusqu’en 1955 et l’accident tragique, qui a fait de nombreux morts parmi les spectateurs. Des aménagements de la zone des stands étant nécessaires, la courbe Dunlop a été modifiée, raccourcissant le circuit de 31 mètres. Les nouveaux aménagements avaient renforcé la sécurité, mais les vitesses atteintes à la fin des années 60, conséquence du duel Ford-Ferrari, n’avaient jamais été aussi élevées. Décision a donc été prise de construire un ralentisseur avant la ligne droite des stands, donnant naissance au virage Ford, qui a rallongé la piste de 8 mètres. C’est sur ce tracé que le record de la distance parcourue en 24 heures a été battu par Helmut Marko et Gijs Van Lennep en 1971, un record qui tiendra jusqu’en 2010.
Une rénovation des infrastructures s’imposait au début des années 1970. L’ancienne route de Maison Blanche a été délaissée et c’est une nouvelle portion de 3 km qui a vu le jour entre le virage d’Arnage et le virage Ford, allongeant le tracé à 13,640 km pour quelques années. En 1979, la construction de la rocade Sud-Est du Mans a conduit à la modification du virage de Tertre Rouge (13,626 km), tout comme l’apparition d’un rond-point au virage de Mulsanne aboutira au remodelage de la courbe en 1986 (13,528).
L’année suivante, c’est au tour de la courbe Dunlop de subir un lifting à la demande de la FIM (Fédération Internationale de la Moto) : elle prend la forme d’un S. On en profite aussi pour changer le revêtement de la ligne droite des Hunaudières, où les vitesses atteignent désormais des sommets. C’est pour casser la vitesse que deux chicanes sont construites en 1990 dans la mythique ligne droite (13,600 km). La courbe Dunlop est à nouveau modifiée en 1997 pour les mêmes raisons (16,605 km).
La portion du circuit permanent entre la courbe Dunlop et Tertre Rouge s’enrichit d’un gauche/droite rapide à la demande des motards en 2002. Ils seront aussi à l’origine de la dernière modification en date de la courbe Dunlop en 2006, dont le rayon a été resserré pour diminuer la vitesse. Malgré une refonte totale du virage, la longueur du tracé ne sera pas affectée. Les travaux ont été entrepris en même temps que ceux de modernisation du village et d’agrandissement du paddock.
La dernière évolution en date remontait à 2007 avec l’ouverture du l’angle du virage de Tertre Rouge et l’agrandissement de la zone de dégagement, ramenant le circuit à 13,629 km. Avec l’aménagement du virage d’Arnage pour des raisons de sécurité (voir article), le tracé changera encore cette année. Les normes évoluant, fort heureusement, sans cesse vers plus de sécurité, le circuit des 24 Heures est voué à un perpétuel remaniement.
Cécile Bonardel
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 24 AVRIL 2011, JOURNEE TEST. La courbe Dunlop, surmontée de la passerelle du même nom, a subi de nombreuses modifications au fil du temps.