L’interview de Richard Mille, Président de la Commission Endurance de la FIA
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L’interview de Richard Mille, Président de la Commission Endurance de la FIA

Richard Mille est une marque synonyme de créativité, de style, d'originalité et de précision, et son créateur apporte sa passion et son sens des affaires au Championnat du Monde d'Endurance.

Richard Mille est une marque synonyme de créativité, de style, d'originalité et de précision, et la personne qui a créé cette marque apporte sa passion et son sens des affaires au Championnat du Monde d'Endurance. Il vient d’être nommé Président de la Commission Endurance de la FIA, à une époque de changements importants pour le WEC.

Lors du Prologue, les essais officiels d'avant-saison, Richard Mille évoque avec nous ses idées et la direction qu'il souhaite pour le Championnat du Monde d'Endurance FIA, alors qu'il se prépare pour la "Super Saison" 2018-2019.

Q: Votre nom est bien connu en endurance - notamment comme sponsor principal de Le Mans Classic depuis 2002 - ainsi que des équipes et des pilotes. Vous êtes vous-même gentleman-driver. Votre expérience de tous ces domaines, et votre impressionnante carte de visite en tant qu'homme d'affaires, vont-elles vous aider et vous guider dans votre nouveau rôle de Président de la Commission Endurance de la FIA ?
"Bien sûr, nous parlons d'événements sportifs, et en même temps, nous devons également parler du business de l'Endurance, et c'est quelque chose que nous devons développer ; c'est l'un des domaines sur lesquels nous travaillons pour le Championnat du Monde d'Endurance FIA. Notre objectif, en travaillant avec des objectifs très clairs, est d'avoir une compétition qui attire plus de monde, plus de compétiteurs et plus de couverture médiatique.

Q: Quelle est la vision de l’avenir du championnat pour la Commission d'Endurance de la FIA ?

"La Commission d'Endurance de la FIA est composée de différentes personnalités. Il y a tout d’abord Pierre Fillon et Gérard Neveu, nous avons également les représentants des différentes catégories ainsi que des ingénieurs. L'objectif est d'imaginer ce que sera, à partir de la mi 2020, le championnat de demain. C'est un projet passionnant, car nous savons avoir la possibilité de d’attirer pour cette compétition quelques marques fantastiques. Nous avons besoin de gérer les questions liées aux coûts, d'assurer que la règlementation technique ne soit pas trop compliquée, et que ces questions fondamentales soient appréhendées correctement, afin d'intéresser les concurrents actuels et les nouveaux arrivants potentiels."

 

Q: Vous avez succédé à Sir Lindsay Owen-Jones à un moment crucial du Championnat du Monde d'Endurance FIA, avec le nouveau règlement LMP1 et le passage à un calendrier de courses décalé. Nous sommes sur le point de voir débuter une "Super Saison" de 14 mois, avec deux éditions des 24 Heures du Mans. Comment voyez-vous l'avenir du WEC dans les deux, trois prochaines années ?
"Nous avons fait face à un problème après le départ de Porsche fin 2017 pour maintenir la bonne santé de ce sport et permettre à la catégorie LMP1 de bien fonctionner - et je pense que le plateau imposant de la saison 2018-2019 parle de lui-même. Dans le même temps, nous devons travailler sur le plus long terme avec une stratégie claire : amener en compétition plus de constructeurs et plus de marques. Nous devons aussi rendre l'endurance très séduisante pour une audience plus jeune, et également attractive pour une audience féminine. Nous avons des objectifs plutôt ambitieux, et ils sont vraiment réalisables."

Q: Avec cinq constructeurs en piste pour la saison 2018-2019, et six au Mans, on ne peut que parler de succès pour la catégorie LMGTE. Selon vous, quelles en sont les raisons ?
"Je pense que la Balance des Performances automatisée a été un très bon système pour orchestrer la compétition de manière correcte entre les marques. La saison dernière, nous avons vu au Mans et en WEC des bagarres vraiment passionnantes entre les différents constructeurs. C'est paradoxal, car certains pensent que l'endurance est ennuyeuse, alors que c'est tout le contraire. Dans chaque catégorie, il y a de la bagarre. En LMGTE, au Mans, la victoire s’est jouée dans le dernier tour, et finalement, 24 heures, ça ne semble pas si long de même que 6 heures de course. C'est quelque chose qu'il nous faut conserver, car c'est un système qui marche très bien."

Q:Y a-t-il une inquiétude au sujet de la spirale ascendante des budgets LMGTE, de par la présence des grands constructeurs qui s'y affrontent ? De quelles étapes la Commission Endurance de la FIA discute-t-elle pour permettre une croissance dans la durée de la catégorie LMGTE ?
"Il nous faut être très prudents. Nous avons vu des budgets exploser et nous avons vu des championnats péricliter à cause de cela. Pour nous, la gestion des budgets est un facteur clé, non seulement pour les LMGTE mais aussi pour les LMP1 et les LMP2. Nous devons faire très, très attention. Les constructeurs d'aujourd'hui ne désirent pas dépenser des fortunes dans la discipline."

Q: Avec le départ de Porsche du LMP1 fin 2017, il y a eu beaucoup de spéculations sur une possible disparition de cette catégorie. Vous devez être heureux de voir le résultat du difficile travail réalisé et de la nouvelle réglementation, qui a vu le nombre de voitures augmenter de manière spectaculaire cette saison. Pensez-vous que l'équilibre des performances entre les constructeurs et les équipes privées produira des résultats intéressants en piste ?
"C'est une question à laquelle personne n'a pu répondre jusqu'à maintenant. Les équipes n'utilisant pas la technologie hybride qui ont rejoint la catégorie LMP1 sont prêtes à se battre, et Toyota, avec son prototype hybride, est tout aussi déterminé à la bagarre. Alors je m'attends à ce qu'il y ait une vraie bataille, un vrai défi, et cela va générer beaucoup d'intérêts pour la Super Saison."

Q: Quels sont vos espoirs pour la nouvelle Super Saison FIA WEC 2018-2019, et quelle course du calendrier attendez-vous avec le plus d'impatience ?
"Bien sûr, deux visites au Mans, c'est fantastique, et nous avons aussi le retour dans le calendrier de Sebring (Etats-Unis). Avec la réduction du nombre de courses pour cette saison, chacune des manches de 6 heures sera importante, et cela rend chacune d'elles passionnante à suivre. Dans un court laps de temps, grâce à Jean Todt, Pierre Fillon et Gérard Neveu, nous avons pu organiser la Super Saison et, comme nous pouvons le voir, nous avons un plateau plus important et tout le monde est prêt. Ça va être une saison sensationnelle."

Remerciements Jeff Carter FIA