André Lotterer: “On est dans une bonne situation, mais le job reste à faire”

L’expérimenté pilote allemand de la Porsche Penske n°6 est en position idéale pour remporter un deuxième titre Pilotes en FIA WEC à l’issue des Bapco Energies 8 Heures de Bahreïn (31 octobre - 2 novembre).

André Lotterer a l’occasion de garnir son riche palmarès d’un deuxième titre de champion du monde FIA WEC, douze ans après celui acquis avec l’Audi R18 n°1. Le pilote allemand de 42 ans, ainsi que ses coéquipiers Laurens Vanthoor et Kévin Estre, compte 35 points d’avance en tête du classement Pilotes Hypercar sur le trio de la Ferrari AF Corse n°50 (Antonio Fuoco, Miguel Molina, Nicklas Nielsen) et 37 unités sur Kamui Kobayashi et Nyck de Vries, au volant de la Toyota n°7.

Avec un total de 39 points en jeu lors des Bapco Energies 8 Heures de Bahreïn, finale de la saison 2024 du FIA WEC, l’équipage de la Porsche Penske n°6 a toutes les cartes en main pour s’adjuger la couronne. “Dans le pire des cas où la Ferrari signe la pole position et gagne, nous devrons finir au moins huitièmes”, résume André à fiawec.com. “Mais il ne faut pas trop se laisser distraire par ça. Beaucoup de choses peuvent se passer lors d’une course de huit heures. On est dans une bonne situation, mais le job reste à faire.”

Le triple vainqueur des 24 Heures du Mans avec Audi (2011, 2012 et 2014) estime qu’il serait contre-productif pour Porsche Penske d’adopter une posture volontairement prudente si près du but. “Si on essaye d’assurer mais qu’on subit un problème technique alors qu’on aurait eu plus de marge pour le réparer si on avait poussé… En endurance, il n’y a pas cette mentalité de dire qu’on prend plus ou moins de risques. On ne doit pas prendre de risques inutiles ni gâcher la performance que l’on a sous le pied ni commettre d’erreurs.”

André et ses coéquipiers en ont commis bien peu cette saison. Le trio de la Porsche n°6 n’a pas terminé une course au-delà de la sixième place et est le seul équipage à monter cinq fois sur le podium et à compter plusieurs succès dans la catégorie Hypercar. “Nous avons toujours bien réussi à trouver le meilleur setup pour chaque piste cette année, en comprenant vraiment ce dont la voiture a besoin pour chaque circuit”, explique André.

“Je ne me voyais pas dans cette situation-là”

Cette tendance s’est notamment confirmée lors des 6 Heures de Fuji, septième manche de la saison, où l’Hypercar allemande frappée du n°6 a brisé l’hégémonie de Toyota sur ses terres, pour le plus grand bonheur d’André. “J’ai vécu quinze ans au Japon. Je pense avoir plus gagné de courses à Fuji qu’ailleurs lors de ma carrière là-bas. Mais je n’y avais jamais gagné en WEC, donc ça m’a fait énormément plaisir !”

Suite à ce succès au pied du point culminant du Japon, Porsche Penske se retrouve au sommet des classements Constructeurs et Pilotes Hypercar. Une situation qu’André n’aurait probablement pas imaginée l’an dernier, lors de la première campagne avec l’attelage germano-américain en Hypercar. “Honnêtement, je ne me voyais pas dans cette situation-là”, souligne André. “Nous avons pas mal galéré avec le setup de la voiture. Elle n’était pas facile à conduire et nous, pilotes, nous plaignons des mêmes maux. Des changements ont eu lieu et d’autres ingénieurs ont commencé à mieux comprendre la voiture et à la placer dans une meilleure fenêtre de setup. En termes de stratégie, notre équipe a toujours pris les bonnes décisions et nous arrivons à extraire le maximum de notre package. Ça prouve que le travail paye.”

La remarquable campagne de la n°6 porte également le sceau de Roger Penske. A 87 ans, le Captain pourrait décrocher son 46e titre en sport automobile, le premier au-delà des frontières américaines. “Avec son soutien et sa hargne, aucun détail n’est laissé au hasard. Il y met tout son cœur et beaucoup de ses moyens, puisque c’est sa passion. J’espère qu’il va célébrer ça.”

Selon André, une couronne mondiale en FIA WEC dans la catégorie Hypercar serait d’autant plus méritoire de par la concurrence accrue et l’engagement des plus grands constructeurs automobiles. “C’est génial, c’est ce qu’on a toujours voulu. La plateforme Hypercar permet à beaucoup de constructeurs de venir en FIA WEC sur un pied d’égalité. Maintenant, si tu commets une erreur, tu n’es pas sur le podium et, si tu travailles bien, il n’y a aucune raison de ne pas jouer aux avant-postes. Ça fait énormément de bien au championnat et les spectateurs sont contents.”