
Héros des qualifications, Neel Jani de Porsche raconte de l'intérieur l'incroyable tour qui lui a valu la pole position des 6 Heures du Circuit des Amériques.
Une défaillance de la propulsion hybride l'a notamment obligé à réaliser le meilleur temps avec un train de pneus usagés.
Neel Jani a bien cru voir s'envoler ses chances de pole position lorsqu'il rencontre un problème avec son système hybride lors de son deuxième tour lancé. Un drapeau rouge avait déjà interrompu sa première tentative, lorsque l'Oreca 05 de KCMG s'est retrouvée bloquée à la sortie de la pit-lane.
Son équipier Marc Lieb réalise un premier chrono après réparation, avant que le Suisse ne reprenne le volant pour aboutir à la remarquable performance de 1'46''018.
"J'étais bien évidemment frustré," raconte Neel Jani. "J'étais vraiment dans un bon tour quand j'ai été stoppé par le drapeau rouge. En plus du virage 1, je m'en suis bien sorti, et le drapeau rouge a été agité alors que j'arrivais au virage 11. Je savais que j'étais bien en-dessous de 1'46''. Alors je me suis dit ok, on y retourne."
"Nous nous sommes bagarrés avec la voiture pendant tous les essais libres, mais finalement elle était bien. Je suis donc reparti mais le système de propulsion hybride n'a pas fonctionné. Dans la grande ligne droite, mon comparatif de temps a grimpé jusqu'à huit dixièmes et je me suis dit que c'était fichu."
"Le problème, c'est que si le système hybride ne fonctionne plus, beaucoup d'autres choses ne fonctionnent plus non plus : les freins, les repères de freinage, la récupération d'énergie... tout change, les problèmes vous tombent dessus comme une avalanche."
Bien entrainée à ce genre de situation, l'équipe Porsche a pu reprogrammer la Porsche 919 Hybrid n°18. Après un bon chrono de Marc Lieb. Jani se réinstalle à nouveau dans la voiture... cette fois la rage au ventre !
"Il (Marc Lieb, ndlr) a fait un bon tour, mais nous étions encore trop près des Audi. J'ai donc pu repartir et faire ce temps - même l'inattendu peut arriver !
"Je me suis même dit : 'et pourquoi je repartirais ?' Nous avions un dixième d'avance sur les Audi, je ne pensais pas qu'elles pouvaient nous battre. Mais le team m'a dit : 'il faut que tu y ailles.' J'en étais déjà à mon septième tour avec ces pneus !"
"Ils étaient loin d'être frais, je n'avais plus la même adhérence, mais finalement tout a bien fonctionné. Peut-être ai-je eu de la chance, peut-être Brendon (Hartley, ndlr) aurait-il dû effectuer un deuxième tour ? Qui sait ?"
Sam Smith