Paul di Resta : “Le plus important était de ne jamais abandonner”
Après avoir signé un premier podium avec Peugeot TotalEnergies à Monza, Paul di Resta revient sur les difficultés et les nuits sans sommeil qui ont conduit au retour au premier plan du constructeur français, attendu de pied ferme aux 6 Heures de Fuji.
Le Lion Peugeot rugit de nouveau. Pour la première fois depuis son retour dans la catégorie reine de l’Endurance et le début du programme 9X8, l’écurie française a grimpé sur le podium suite à sa magnifique troisième place acquise aux 6 Heures de Monza en juillet dernier. Mikkel Jensen, Jean-Eric Vergne et Paul di Resta ont livré une course quasi-parfaite au volant de la n°93 pour finir dans le même tour que la triomphante Toyota n°7 et la Ferrari n°50 en deuxième place.
“C’était quelque chose d’incroyable à accomplir, au vu des difficultés que nous avons rencontrées depuis que la 9X8 a pris la piste”, nous éclaire Paul. “Mais le plus important était de ne jamais abandonner, de continuer à pousser autant que possible. A Monza, il y avait un sentiment de soulagement de savoir que l’on peut voir la lumière au bout du tunnel et que nous pouvons continuer à mettre l’accent sur le développement de la voiture, pour essayer de gagner des courses. Quand vous voyez la passion et les réactions de chacun après le podium, cela me donne envie de revoir toute l’équipe à Fuji. Le moral sera au beau fixe pour continuer à repousser nos limites.”
L’ex-pilote de Formule 1 chez Force India (2011-2013) et Williams (2017) pense que l’équipe ne pouvait que s’améliorer en revenant sur un circuit où la 9X8 avait déjà roulé pour ses débuts en competition. “Je pense que cela nous a grandement aidés”, assure Paul. “Parce que nous avions les données, nous n’étions pas partis d’une feuille blanche. Nous nous sommes donc montrés très agressifs. Et assez tôt durant la course, nous avons réalisé que nous étions très bien placés. Nous avons optimisé au maximum. Tout le monde a très bien travaillé, et quand ça arrive, nous savons maintenant que nous avons de bonnes chances de monter sur le podium.”
Des débuts compliqués de la 9X8 à Monza en 2022 (33e place pour la n°94, abandon pour la n°93) jusqu’au podium du Temple de la Vitesse, Peugeot n’a pas été épargné par les adversités dans sa quête de performance de la 9X8. La spectaculaire Hypercar dépourvue d’aileron arrière n’affichait ni le rythme, ni la fiabilité nécéssaire pour viser des victoires. Paul se souvient “des longues nuits de travail sans sommeil, des sessions de tests et des problèmes” vécus par Peugeot pour mieux comprendre la 9X8. L’Ecossais révèle que l’équipe a connu une avancée significative à l’occasion d’une séance d’essais organisée peu après les 6 Heures de Spa-Francorchamps, notamment dans l’optimisation de l’informatique embarquée. “Nous avons eu des journées vraiment très positives, et mieux compris le potentiel de la voiture. Nous avons su mettre cela à profit au Mans, où la performance était bien meilleure. Et nous avons su rééditer cela pour Monza. L’essentiel était de mieux comprendre les outils à notre disposition. La fiabilité s’est aussi améliorée, bien qu’il y ait toujours des soucis bien sûr. Nous devons tester nos pièces le plus minutieusement possible et autant de fois que nous le pouvons.”
Si la Peugeot 9X8 continue à performer sur les tracés sur lesquels elle a déjà roulé, alors nous pouvons nous attendre à une nouvelle belle course de la part des Lions à l’occasion des 6 Heures de Fuji. “J’ai hâte d’être à nouveau derrière le volant après la pause estivale et de poursuivre cette dynamique”, souligne Paul. “Bien sûr, Fuji est une belle étape du calendrier du FIA WEC et un circuit où nous aimons faire la course. C’est à nouveau un tracé sur lequel nous avons roulé l’an dernier, ce qui devrait nous aider un peu. Notre rêve est toujours de voir les deux voitures lutter pour la victoire, mais il faut savoir marcher avant de savoir courir. Monter sur un deuxième podium consécutif serait un énorme accomplissement pour une équipe comme la nôtre.”
Peugeot TotalEnergies est actuellement cinquième au classement des Constructeurs Hypercar, mais le Lion chasse désormais Porsche et Cadillac pour la 3e place, le titre se disputant entre Toyota et Ferrari. “Vous devez accorder du mérite aux autres constructeurs pour ce qu’ils ont réussi”, partage Paul. “Cela nous donne l’ambition de revenir, de les affronter et de leur livrer la plus grande bataille possible et, avec un peu de chance, mettre la main sur le trophée des 24 Heures du Mans.” L’Ecossais s’est déjà imposé dans la Sarthe, mais en catégorie LMP2 avec la n°22 d’United Autosports en 2020. Quoi qu’il en soit, si Peugeot continue de rattraper son retard sur les leaders de la classe Hypercar, cela nous promet un championnat des plus mémorables l’an prochain. Mais n’oublions pas que l’équipe basée à Versailles en est toujours à sa première saison complète de FIA WEC et que d’autres constructeurs de renom viendront grossir les rangs de la catégorie phare en 2024. “C’est énorme”, ajoute Paul. “La liste d’engagés cette année était déjà impressionnante et quand vous voyez celle de l’an prochain… Il sera impossible de savoir avec qui on se battra en piste à chaque weekend de course. C’est juste incroyable et ce sera de la folie. Je suis impatient d’y être. Une concurrence accrue est géniale pour le sport.”
