Nürburgring : Porsche et Toyota vers un nouveau duel de haute volée

Lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée ce jeudi 6 juillet à Cologne avant les 6 Heures du Nurburgring, les médias ont pu admirer une image pour le moins inattendue : celle d'une Porsche 919 Hybrid devant le quartier général de... Toyota.

Photo:  Musée Toyota Motorsport GmbH à Cologne

Lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée ce jeudi 6 juillet à Cologne, les médias ont pu admirer une image pour le moins inattendue : celle d'une Porsche 919 Hybrid devant le quartier général de... Toyota.

Les deux constructeurs se sont réunis pour évoquer les 6 Heures du Nürburgring (14-16 juillet), quatrième manche du Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC) 2017. Ils ont retrouvé les médias de la région de Cologne/Bonn/Düsseldorf, pour rencontrer le vainqueur des 24 Heures du Mans 2017 Timo Bernhard (Porsche 919 Hybrid n°2) et le triple Champion du Monde WTCC (Championnat du Monde FIA des Voitures de Tourisme) José Maria Lopez (Toyota TS050 HYBRID n°7).

Les milliers de passionnés allemands de sport automobile qui se rendront dans le superbe massif de l'Eifel se verront offrir un festival qui proposera, outre le WEC, la Formule V8 3.5 World Series, l'Eurocup Formule Renault et le week-end de course de Porsche Motorsport. Les 29 concurrents du WEC débuteront leurs essais libres le vendredi 14 juillet, et la course se déroulera le dimanche 16.

L'agenda complet de ce week-end des 6 Heures du Nürburgring est disponible ICI et la liste des engagés ICI.

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TIMO BERNHARD (PORSCHE LMP TEAM)

Les attentes pour les 6 Heures du Nürburgring... "Je pense qu'elles sont très élevées. Nous arriverons au Nürburgring avec en poche la victoire aux 24 Heures du Mans, ainsi que le leadership du classement des pilotes, alors, avec ces bons résultats, notre motivation est totale. En vue de cette deuxième partie de saison, nous avons testé à Barcelone la nouvelle configuration aérodynamique à fort appui, qui sera introduite au Nürburgring, et nous nous attendons évidemment à une bagarre serrée. Par le passé, les 6 Heures du Nürburgring ont toujours été une bonne course pour Porsche. Nous allons bien sûr y tenter également la passe de trois, mais ce sera difficile."

La spécificité du Nürburgring pour un pilote allemand... "En Allemagne, le Nürburgring, c'est LE circuit, le berceau du sport automobile national, et je crois qu'il s'agit du circuit le plus ancien du pays. C'est un superbe tracé et si la Nordschleife est plus célèbre, le circuit de Grand Prix sur lequel nous roulons n'en est pas moins spectaculaire. Je l'adore ! Il y a beaucoup de dénivelé et de virages techniques qui nécessitent un bon sens de la conduite et des styles de pilotages différents. J'aime bien ce mélange.

"Il y a toujours beaucoup de fans et, ces deux dernières années, les tribunes étaient pleines à craquer. Cette année, comme en 2015, il n'y a pas de Grand Prix d'Allemagne, mais de nombreux passionnés sont venus découvrir le WEC et maintenant, le WEC est à la maison au Nürburgring. Les fans sont très heureux de pouvoir côtoyer les pilotes, d'être dans le paddock, de visiter les stands. C'est passionnant pour eux, et je pense qu’il y en aura encore plus cette année."

Pourquoi les passionnés doivent faire le déplacement au Nürburgring... "Pour deux raisons, je pense. Les voitures sont attrayantes, il y a beaucoup de spectacle en piste et, aussi, cet esprit de famille si particulier. Les fans peuvent accéder au paddock, faire signer des autographes et même échanger quelques mots avec un pilote s'il n'est pas trop occupé. Ils ont ainsi la sensation d'être vraiment au cœur de la course, et je pense que c'est ce qui fait la différence entre le WEC et les autres compétitions automobiles."

JOSE MARIA LOPEZ (TOYOTA GAZOO RACING)

Pourquoi chaque tour d'une course WEC est une bataille... "Nous avons une plaisanterie entre coéquipiers : lorsqu'on devient un pilote d'endurance LMP1, on devient un homme. On doit composer avec des choses auxquelles on n'a jamais eu affaire précédemment. Je pense que, dans mon cas personnel, j'ai dû trouver un nouveau rythme car il y a une énorme différence de vitesse par rapport aux disciplines d'où je viens. La dernière fois que j'ai piloté une voiture rapide avec de gros appuis, c'était en 2006. Le trafic est également difficile : on doit apprendre quelles voitures doubler et aussi savoir qui est au volant, car il y des gentlemen-drivers et des professionnels, des GT et des prototypes LMP2. On a besoin de savoir qui est dans la voiture, car peut-être les pilotes se trouvant devant vous veulent vous aider et vous laisser passer, mais ils disputent aussi leur propre course. Ils n'ont pas véritablement besoin de nous laisser passer, ce sont nous qui avons besoin de les doubler. Il se passe également beaucoup de choses dans la voiture avec le système hybride, la gestion du trafic, les dépassements - je trouve que chaque tour est une sorte de guerre permanente. On double, disons 6 voitures à chaque tour, par rapport à des épreuves sprint où on peut en dépasser une en tout et pour tout."

A propos de la saison WEC 2017 à la veille des 6 Heures du Nürburgring... "Le WEC 2017 a très bien commencé pour la Toyota n°8, avec deux victoires lors des deux premières manches. Je n'ai pas eu de chance à Silverstone, en faisant une petite erreur qui m'a empêché de passer plus de temps dans la voiture, alors j'ai vraiment hâte de retrouver Mike et Kamui.

"Nous savons que Porsche va utiliser un package aérodynamique générant beaucoup d'appui, et la bagarre sera très serrée - comme ce fut déjà le cas au début de cette année - et je suis très impatient de me retrouver au Nürburgring, c'est un endroit très spécial."

A propos du fait d'être un nouveau venu en WEC... "Aujourd'hui, être un rookie (débutant, ndlr) n'est pas un gros souci, il y a les simulateurs. En tant que pilote professionnel, on ne peut pas prendre comme excuse le fait d'imputer un manque de performance à une méconnaissance du circuit. Peut-être que, sur le Nürburgring, il serait intéressant de tourner à gauche dans la dernière chicane pour rejoindre la Nordschleife avec ces voitures, mais cette année j'apprends à chaque fois que je monte dans la TS050 HYBRID. A chaque tour, j'apprends à gérer le trafic, et à chaque fois que je sors de la voiture, j'ai hâte de reprendre la piste. Le circuit et les fans rendent les choses vraiment spéciales, j'ai donc très envie d'y être."