Q&R avec l’ACO et la FIA après le Prologue
Thierry Bouvet, le délégué technique de l’ACO et Marek Nawarecki, coordinateur FIA pour les voitures de Sport et de Tourisme, se sont prêtés au jeu du question-réponse, après le Prologue qui a eu lieu à Spa-Francorchamps au début de la semaine.
Pouvez-vous nous résumer le Prologue du point de vue technique ?
« Le Prologue est avant tout une répétition générale avant la première course de l’année. Pour notre part, c’est l’occasion de mettre au point tous nos systèmes et de récolter un maximum d’informations. De notre côté tout s’est bien déroulé et nous avons été en mesure d’effectuer notre tâche comme lors de toute autre séance d’essai. »
Prévoyez-vous des modifications à apporter à la balance des performances (BoP) ?
« Pas pour l’instant. Les paramètres de performance de l’Hypercar restent inchangés. Nous allons publier un rapport sous peu. Il y aura quelques changements mineurs, mais aucune modification physique de la BoP, car nous allons conserver pour la course, les spécifications techniques qui étaient valables lors des essais.
Le but du BoP est avant tout d’égaliser les niveaux de performance entre les différentes voitures. Compte tenu des données enregistrées à ce stade, nous ne sommes pas loin de l’objectif fixé au départ. Bien sûr, cela ne veut pas forcément dire que le résultat sera celui escompté, car il faut évidemment intégrer à l’équation globale les données de la course. »
Les teams de LMP2 peuvent-ils espérer que leur fenêtre de performance ne sera pas à nouveau adaptée ?
« L’objectif à ce stade est d’offrir de la stabilité aux LMP2. Comme tout le monde le sait, nous avons été contraints d’effectuer des modifications avant Spa, mais l’idée est de garder ce cap. Des règlementations stables permettent aux teams de s’adapter plus facilement. C’est notre objectif. »
La vitesse des LMP2 est-elle celle que vous imaginiez ?
« Les changements en LMP2 paraissaient importants, mais en comparant les chronos au tour l’on constate que les courbes de vitesses sont proches. Le kit aéro Le Mans compense les 50 Kw de réduction de puissance, ce qui offre une vitesse de pointe semblable, en fonction bien entendu, des conditions atmosphériques. La performance des pneus est plus complexe à analyser, mais avec Goodyear nous avons un manufacturier unique avec lequel nous collaborons étroitement. Suite au COVID-19, le développement nous a pris un peu plus de temps que prévu, mais nous sommes satisfaits du niveau atteint. »
Y-a-t-il des surprises par rapport aux données récoltés lors du Prologue ?
« Pas pour le moment. Il faut savoir que les teams peuvent avoir des stratégies qui diffèrent selon leur programme de développement. Cela pourrait expliquer ce que nous avons pu observer ces derniers jours. Les essais ne traduisent jamais précisément ce qui va se passer en course. »
Quelle sera la réponse des autorités d’une course à l’autre ?
« La catégorie Hypercar est nouvelle et nous avons une approche inédite. Nous allons observer pour la première fois les voitures en course. Nous allons récolter les données, les analyser et puis seulement nous apporterons les réponses appropriées. Pour ce qui de la méthodologie stricte de la BoP, nous devons nous baser sur des critères objectifs avant d’en tirer la moindre conclusion. C’est pour cela qu’il est essentiel, entre temps, d’enregistrer le plus de données possible. La BoP est un processus continu basé sur les données spécifiques et physiques que nous pouvons observer avec l’équipement et les senseurs que nous avons à notre disposition. »
Quel sera votre programme après Spa ?
« Il y a un processus d’analyse prévu pour l’ensemble des données les plus pertinentes que nous aurons récoltées. Avec la BoP et les résultats de ce qui est vu en piste, nous avons un point de départ. Mais il existe nombre d’autres facteurs influençant la performance. C’est ce qui sera analysé après Spa. Ce sera également pour nous la première opportunité d’analyser l’ensemble d’un point de vue sportif, comme l’interaction entre les différentes voitures et les aspects sécuritaires. »
Enfin comment allez-vous gérer l’arrivée de nouveaux constructeurs et leurs différentes spécifications (deux roues ou quatre roues motrices) en Hypercar ?
« C’est particulièrement intéressant d’un point de vue technique. Nous avons constitué un groupe de travail avec les constructeurs en vue d’un objectif commun. Au bout du compte nous voulons que chacun possède les mêmes chances de l’emporter sur la piste. C’est l’objectif premier. Nous n’avons toujours pas finalisé les détail, mais les progrès sont significatifs. Ce n’est pas la première fois que nous avons un mélange de catégories deux roues et quatre roues motrices en endurance. Au final nous voulons que tout le monde bénéficie de la même fenêtre de performance tout en laissant la place à la compétition. C’est très important. »