Sebring Raceway : une riche et grande histoire
Inspirée par Le Mans, la grande classique de l'endurance américaine est riche d'un parfum et d'une histoire qui lui sont propres. Un nouveau chapitre est sur le point de s'écrire pour les livres d'histoire, avec un 'double' week-end de course IMSA & WEC.
Inspirée par Le Mans, la grande classique de l'endurance américaine est riche d'un parfum et d'une histoire qui lui sont propres.
Et un nouveau chapitre est sur le point de s'écrire dans les livres d'histoire avec un 'double' week-end de course de l'IMSA et du Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC).
Les 1000 Miles de Sebring WEC auront lieu le vendredi 15 mars, tandis que les 12 Heures de Sebring, dans le cadre de l'IMSA WeatherTech Sportscar Championship, se dérouleront le samedi 16 mars. Ces deux épreuves offriront aux passionnés d'Amérique du Nord une occasion absolument unique de voir réunies sur un même événement les meilleurs concurrents du monde de l'endurance.
Mais comment cette histoire a-t-elle commencé ? C'est à Alec Ulmann, ingénieur aéronautique et entrepreneur né en Russie, que l'on doit la genèse de la première course d'endurance "à l'européenne" disputée sur le continent américain.
Dans les années qui suivent la Deuxième Guerre mondiale, Alec Ulmann s'occupe de surplus militaire aérien, ce qui l'amène à se rendre régulièrement sur un ancien aérodrome militaire du centre de la Floride, où il sait trouver de nombreux avions anciens et pièces détachées.
Alec Ulmann est aussi un passionné d'automobile, et tout particulièrement de courses routières. Les longues et larges pistes de Sebring et la complexité du réseau routier d'accès à l'aérodrome provoquent l'étincelle d'un rêve qui va se concrétiser le dernier jour de l'année 1950, lorsqu'un groupe de pilotes sport effectue un départ en épi à la manière des 24 Heures du Mans, traversant au pas de course le ciment rugueux de la piste et sautant dans leur voiture pour s'attaquer à une course de 6 heures.
Alec Ulmann passe les 15 mois suivants à monter la première course de 12 heures, qui prend vie au début de l'après-midi du samedi 15 mars 1952. Ainsi commence un chapitre essentiel de l'histoire de l'endurance américaine.
Porsche, Ferrari, Audi, Nissan, Ford, Toyota, BMW, Chevrolet Corvette, Ligier, Cadillac, Peugeot... Année après année, ce sont les marques qui ont bâti la renommée mondiale de Sebring dans le monde du sport automobile.
C'est vraiment un grand moment de voir sa voiture sortir d'un tour d'horloge de course sur les anciennes pistes d'atterrissage au béton aussi dur que brutal et les routes asphaltées étroites et tout aussi vénérables, avec un moteur fatigué, une transmission à l'agonie, des freins usés, et des châssis et carrosseries martyrisés sur la piste. Sans oublier les pilotes et équipes en bagarre sous un soleil de plomb, puis des nuits froides et, souvent, des orages torrentiels.
Alors que Sebring se prépare à sa 67e course en mars prochain, une vérité s'impose et demeurera immuable : si on gagne à Sebring, on a respecté les bosses, surmonté les difficultés... et réussi quelque chose dont on peut être fier.
Texte tiré d'un article de Peter Lyons, paru dans Road & Track en 2011.