Gibson Technology et le nouveau défi LMP2

Ce week-end débute aux 6 Heures de Silverstone une nouvelle ère pour la catégorie LMP2 : les équipes doivent prendre leurs marques non seulement avec une nouvelle réglementation châssis, mais aussi avec un nouveau moteur.

Le constructeur britannique Gibson Technologie sera jusqu'en 2020 le motoriste unique des équipes LMP2 pour le Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC). Sa dernière création, un V8 4,2 litres de 600 ch, devrait réduire de plusieurs secondes les performances des LMP2 par rapport à l'année dernière.

Baptisé GK428, ce nouveau propulseur a fait depuis décembre 2015 l'objet d'un développement intensif, afin d'être opérationnel pour cette première manche 2017.

Et une première échéance en piste réussie, avec les deux jours d’essais à Monza voici bientôt deux semaines dans le cadre du Prologue du WEC.

"Par contrat, nous devions impérativement livrer le 15 août 2016 les quatre premiers moteurs aux quatre constructeurs des châssis," indique James Hibbert, Directeur Commercial de Gibson Technology.

"Depuis lors, nous avons dépassé la barre des 100000 kilomètres. Nous avons fait beaucoup d'essais, et également roulé en course, ce qui pour nous est très important, dans le cadre des 24 Heures de Daytona et des 12 Heures de Sebring."

Gibson Technology dispose d'une grosse expérience dans la fourniture de moteurs monomarques sous sa précédente dénomination (Zytek Engineering), et poursuit sa quête d'innovation en produisant des propulseurs puissants à longue durée de vie et d'un coût raisonnable.

Ainsi, le moteur GK428 a été développé pour une durée de vie moyenne de 50 heures ou 8000 kilomètres, soit trois fois plus que le maximum possible il y a vingt ans.

"Dans le cadre de notre programme d'essais et de développement, nous avons fait tourner des moteurs au-delà de ces 50 heures, afin de mesurer la performance et le degré de dégradation, ce qui n'a pas jamais été fait sur un moteur de course pur et dur," ajoute le Chef de Projet Bob Barker.

"Avant même d'installer le moteur dans les voitures, nous avions dépassé cette limite de 50 heures sur un seul moteur, alors nous étions confiants pour maintenir ce niveau de performance tout au long de sa durée de vie."

Outre ce défi technique, Gibson Technology doit également gérer la tâche non moins délicate de la maintenance de ce parc de moteur : toutes les écuries partant de zéro, celles-ci auront besoin quasi simultanément du suivi technique de ces blocs.

"La construction d'un tout nouveau moteur prend un total de peut-être 350-400 heures," poursuit James Hibbert. "Une fois que toutes les équipes disposent de leurs moteurs, nous pouvons envisager alors la production d’un nouveau parc, ce qui sera beaucoup plus facile à gérer.

"Nous y passons un temps considérable et effectuons énormément d'heures supplémentaires, mais c'est monnaie courante en sport automobile."

Un autre problème peut alors se poser : celui de la logistique, car Gibson Technology va fournir à Silverstone les moteurs pour trois championnats différents, mais Bob Barker est confiant quant à la gestion d'une telle demande.

"A Silverstone, nous allons couvrir trois championnats. Nous aurons donc un camion dans le paddock du WEC, un deuxième dans celui de l'European Le Mans Series (ELMS) et un troisième pour les équipes de la Formula V8 3.5," conclut-il.

"Mais pour nous, c'est un grand honneur, et nous sommes à la hauteur de ce défi. Nous construisons des moteurs monomarques depuis des années dans les petites catégories, alors nous pensons être bien placés pour pouvoir offrir un produit cinq étoiles à la FIA et à nos clients LMP2."