Pascal Vasselon : “A Fuji, on ressent davantage la passion que la pression”
Photo: WEC
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Pascal Vasselon : “A Fuji, on ressent davantage la passion que la pression”

Pascal Vasselon, le directeur technique du Toyota Gazoo Racing, présente les particularités des 6 Heures de Fuji, la manche à domicile du constructeur champion du monde FIA WEC. L’ingénieur français évoque aussi les pistes d’améliorations de la GR010.

Avec quatre victoires en cinq courses cette saison, dont deux doublés à Sebring et Spa-Francorchamps, Toyota Gazoo Racing a fait honneur à son statut de favori du FIA WEC. Le TGR est en tête des championnats Constructeurs et Pilotes, avec l’équipage de la GR010 n°8, à deux manches du baisser de rideau. Ce week-end, Toyota pose ses valises garnies de trophées sur le Fuji Speedway pour la sixième et avant-dernière épreuve du championnat.

Les 6 Heures de Fuji constituent la manche à domicile du Toyota Gazoo Racing à plus d’un titre. Le groupe propulseur de la GR010 est développé dans les ateliers du Toyota Higashi-Fuji Technical Center, à quelques kilomètres au sud du Fuji Speedway. “La présence très positive et le support de l'ensemble du personnel qui développe notre groupe propulseur rend cette course particulière”, observe Pascal Vasselon. “Ils sont tous là, car c'est pour eux l'occasion de voir et de toucher leur bébé d'une certaine manière !”

Le directeur technique ne voit pas dans ces circonstances, avec la présence attendue de nombreux membres du management Toyota ce week-end, une charge particulière. Bien au contraire. “Pour une raison ou pour une autre, toutes les courses sont importantes”, souligne Pascal. “Les 24 Heures du Mans, évidemment. Mais on voulait vraiment gagner les 6 Heures de Monza pour avoir une sympathique revanche sur Ferrari dans leur fief. Et nous voulons évidemment gagner à Fuji. La pression est toujours là. Mais à Fuji, on ressent davantage la passion que la pression.”

Toyota a surtout ressenti le frisson de la victoire ces dernières années sur ses terres. Seul Porsche, en 2015, a brisé l’hégémonie du constructeur japonais depuis la naissance du FIA WEC en 2012. Sur les quatre dernières éditions, Toyota a signé quatre doublés consécutifs. Des statistiques impressionnantes qui ne s’expliquent pas seulement par la domination de la firme d’Aichi sur la discipline. “Nous avons parmi nos pilotes japonais (Kamui Kobayashi, le Team Principal, sur la n°7 et Ryo Hirakawa sur la 8) des grands spécialistes de Fuji”, précise Pascal. “Cela a une importance sur des aspects très concrets, comme la gestion particulière du trafic, surtout dans la partie rapide du deuxième secteur. C’est pareil quand il pleut. Il faut savoir où sont les flaques d’eau et où se trouve le grip. Nos pilotes japonais, qui courent tous en parallèle en Super Formula, font des constantes mises à jour à leurs coéquipiers des dernières informations.” Le directeur technique du TGR n’élude pas non plus la chance qui a parfois accompagné son équipe à Fuji, comme lors de l’édition 2017, interrompue sous drapeau rouge dans la 5e heure lorsque les deux Toyota TS050 étaient en tête.

 

Six ans plus tard, le constructeur japonais est toujours l’équipe à battre. Et son bras armé, la GR010 HYBRID 2023, semble plus performante et plus fiable que jamais grâce à une salve d’évolutions apportées l’hiver dernier. “Nous avons travaillé sur la facilité de conduite et les aspects liés à la fiabilité”, révèle Pascal. “Il semblerait qu'améliorer la maniabilité et la progressivité de cette voiture a également eu un effet assez net sur des éléments de performance pure. Dès les premiers roulages, nous avons noté un progrès intéressant, que nous avons constaté sur la plupart des circuits. Nous sommes très contents des quelques évolutions amenées à la GR010 pour cette saison. Au Mans, on a été la seule équipe à n’avoir aucun souci de fiabilité sur ses deux voitures.”

Bien que le succès ait échappé à Toyota dans l’épreuve phare de la saison, la fime nippone a toutes les cartes en main pour signer un cinquième doublé consécutif de titres Constructeurs et Pilotes, le troisième de l’ère Hypercar. “Nous sommes en tête et c'est notre objectif”, rappelle Pascal. “Nous tenons absolument à gagner ces deux championnats, histoire de confirmer que nous n'avons pas gagné par hasard ces dernières années ! Pour nous, c'est une priorité de montrer que, même en présence de compétiteurs de haut niveau, nous sommes capables de continuer notre série de victoires au championnat du monde.” 

La saison prochaine verra Toyota Gazoo Racing affronter une catégorie Hypercar plus compétitive que jamais avec l’engagement attendu de BMW, Alpine et Lamborghini. Et Pascal Vasselon s’en réjouit d’avance. “Ca va être encore plus fun ! Très amusant et excitant sur la piste comme en dehors.” L’ingénieur français et ses équipes sont déjà à pied d’oeuvre pour mettre toutes les chances de leur côté et engager l’Hypercar la plus performante et fiable possible en 2024. “Nous sommes en train de travailler sur les améliorations possibles. Nous remarquons toujours des éléments qui pourraient être plus endurants et qui pourraient nous poser moins de problèmes. Nous sommes également dans une démarche de réduction de coûts à long terme, car ces voitures vont encore rouler pendant un certain temps. Nous préparons des évolutions pour 2024. Une multitude de détails peuvent encore être améliorées.” La concurrence est prévenue !