Piloter une LMP2 2022 : les principales différences seront visibles à Spa-Francorchamps.

2022 apporte quelques changements dans la catégorie LMP2; Voyons ce qu'en penses nos experts ?

Depuis une dizaine d'années, la catégorie LMP2 ne cesse d’animer les courses du FIA WEC, voyant éclore de nouvelles jeunes stars et offrant des courses mémorables voir même quelques exploits.

La catégorie ne s’est jamais aussi portée avec, notamment, un nombre record de 15 voitures engagées pour la saison 2022, des équipes venant de neuf pays, s'affrontant avec quelques-uns des plus grands noms de la course automobile, comme Robert Kubica, Alex Lynn, Rene Rast, Robin Frijns, Esteban Gutierrez et Felipe Nasr.

Le plateau LMP2 est actuellement admissible pour le Championnat du Monde d'Endurance FIA, les Le Mans Series européenne et asiatique mais aussi pour le championnat américain IMSA WeatherTech SportsCar.

Un kit aérodynamique configuration "Le Mans" sera adopté pour toute la saison 2022, tandis que pour l’European Le Mans Series, une carrosserie "standard" sera utilisée. Une légère réduction par restriction d'air dans les moteurs fournis par Gibson et la réduction du volume du réservoir de carburant à environ 65 litres ont également été adoptées.

Tout cela a suscité pas mal de réactions de la part des équipes, des pilotes, mais également d'un ancien vainqueur de la catégorie LMP2, Anthony Davidson, commentateur expert pour la WEC TV.

« Le plus grand changement était évidemment l'année dernière, quand ils ont dû utiliser le package Le Mans partout », souligne l’ancien pilote F1, encore actif en 2021 au sein du team JOTA. « C’est moins important en 2022 que ce que nous avons tous connu l'année dernière. C'est amusant parce qu'après avoir en avoir discuté avec plusieurs pilotes, il n'y a pas eu véritablement de consensus. »

« Certains ont pu ressentir un manque relatif d'adhérence, peut-être aussi un manque de puissance par rapport à 2021 et ils ont trouvé que c'était un peu plus difficile à piloter à certains égards parce qu'il y avait moins d'appui. »

« Mais d'autres personnes avec qui j'ai parlé ont à peine senti la différence, donc je ne suis toujours pas certain de ce que le changement a engendré sur ces LMP2 », conclut Davidson.
 

Le pilote de Real Team by WRT, Norman Nato, est globalement d'accord avec Davidson, même s'il pense que Spa-Francorchamps fournira des impressions beaucoup plus cohérentes quant aux différences entre les versions 2021 et 2022.

« Tout d'abord, je pense qu'il est délicat de donner un avis correct pour l’instant parce que nous avons peu roulé et, qui plus est, sur un circuit très particulier comme Sebring », explique le pilote français. « Il est donc difficile de faire des comparaisons. Mais il est clair que nous avons perdu un peu d'appui avant, ce que vous pouvez ressentir dans les virages rapides. »

« Il est un peu plus difficile de faire pivoter la voiture et avec moins d'appui à l'avant, vous obtenez plus de sous-virage. Donc c'est à nous d'essayer d'utiliser la plate-forme et l'appui le mieux possible et de lier le tout avec l'équilibre mécanique, ce qui n'est pas si facile pour être honnête. » 

« Le verrouillage du train avant est une chose qui commence à être assez difficile à gérer, surtout lorsque les pneus sont froids après un FCY (Full Course Yellow) ou une voiture de sécurité parce que nous avons moins d'appui à ce moment-là. » 

« Ils ont également réduit quelque peu la puissance et vous pouvez le sentir sur l'accélération. C'est plus facile de rouler à plat dans un virage serré mais vous vous y habituez. »

« Après Spa, où vous aurez un point de comparaison plus évident par rapport à 2021, il sera beaucoup plus facile d'expliquer et de décrire plus en détail les effets de ce changement. »

Les TotalEnergies  6 Heures de Spa-Francorchamps se dérouleront du 5 au 7 mai prochain.